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Christoblog

Articles avec #pilou asbæk

A war

Dans sa première partie, A war ressemble à un film de guerre naturaliste, filmé dans un style quasi documentaire, et centré sur un soldat danois en service en Afghanistan.

La chronique du conflit est entrelardée de vignettes présentant la vie de son épouse et de ses trois enfants  au Danemark.

Cette partie n'est pas inintéressante, bien qu'un peu longue. Le style de Lindholm est d'une efficacité extrême, mêlant toute sorte d'effets (gros plans sur les visages, caméra à l'épaule, plans larges). Le réalisateur ne sacrifie quasiment rien au rendu réaliste du film : les dialogues, bourrés d'abrévations, sont parfois incompréhensibles.

Le personnage principal est dans la deuxième partie questionné par un tribunal sur une de ses décisions. A war prend alors une autre dimension, donnant à voir une série de dilemnes moraux agissant sur différentes strates. Cette partie lorgne sans hésitation vers les effets du film de procés (coup de théâtre compris), tout en gardant l'aspect sec, sans affect, presque austère de la première partie. 

Tobias Lindholm excelle véritablement dans cette façon de filmer les évènements sans emphase, les épurant jusqu'à l'os, et semblant réduire l'intrigue à sa substanfique moelle. Le jeu des acteurs, dépouillé à l'extrême, parvient cependant à nous surprendre.

A noter à titre de curiosité, et comme souvent dans le cinéma danois, qu'on retrouve dans le casting trois des acteurs principaux de la géniale série Borgen, dont Tobias Lindholm fut le scénariste. 

Tobias Lindholm sur Christoblog : R - 2010 (**) / Hijacking - 2012 (**)

 

3e  

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Hijacking

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/97/21/66/20521404.jpgSi vous aimez la série danoise Borgen, un des intérêts de Hijacking est de vous replonger dans son ambiance : le scénariste et trois des acteurs majeurs de la série sont impliqués dans le film.

L’intrigue est simple. Un bateau est détourné au large de l’Afrique par des pirates somaliens, et les négociations durent très, très, très longtemps (4 mois).

Si l’ambiance globale du film est réussie, opposant judicieusement les décors froids et aseptisés de Copenhague à la moiteur régnant sur le cargo, l’intrigue souffre d’une certaine anémie. L’aspect négociation est réduit à des traits très sommaires (quelques montants de rançon écrits sur un tableau blanc) et les aspects psychologiques sont dessinés à coup de serpe. Le personnage central du négociateur, manager froid au gros égo qui pète exceptionnellement les plombs, ne m’a pas convaincu. Je trouve que Tobias Lindholm abuse des plans fixes sur ce personnage silencieux, procédé qui prétend habituellement donner à voir des gouffres intérieurs, et qui est ici juste ennuyeux.

Le film manque de profondeur, de contextualisation (il y aurait sûrement beaucoup plus à dire d’un point de vue géo-politique ou même psychologique sur ce type d’évènements) et de rythme. En choisissant un registre proche de l’épure le film court le risque de ne pas capter l’attention du spectateur sur la durée, et c’est ce qui m’est arrivé

Le Danemark sur Christoblog : The killing / Borgen / Royal affair / La chasse / Le guerrier silencieux

 

2e

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Borgen

Vous qui aimez les séries, il importe que vous regardiez immédiatement Borgen, sous peine de quoi vous pourriez vous retrouvez dans la situation de l'amateur de vin qui laisse lui passer sous le nez un Romanée Conti sans le goûter.

De quoi s'agit-il ? Nous sommes au Danemark, le royaume où l'on croise aussi bien Hamlet que le renouveau de la série européenne (The killing). Une femme politique centriste (qui se dévoue pour offrir Borgen à Bayrou ?) se retrouve à la faveur de circonstances hasardeuses en position d'être première ministre.

Suivent vingt épisodes palpitants durant lesquels les scénaristes vont parvenir avec une justesse de ton incroyable à entrecroiser les histoires personnelles (être femme et premier ministre, c'est possible ?) et intrigues politiques, toujours parfaitement ajustées. On compare souvent Borgen à A la Maison Blanche, comme une déclinaison européenne du walk and talk US, mais croyez moi, le modèle est assez différent, et encore plus palpitant.

La série nous entraîne en Afrique, en Afghanistan, mais aussi dans des hopîtaux psychiatriques danois ou dans des séminaires gouvernementaux avec le même bonheur. C'est excitant, rusé, malin, brillant, admirablement filmé et photographié, et surtout, surtout, c'est la plus forte addiction connue depuis .... depuis .... Lost ?

Il faut dire que le personnage de Birgitt Nyborg est magnifiquement interprété, et qu'il difficile, voire impossible, de ne pas tomber complètement dingue de cette femme découvrant l'ivresse du pouvoir, et la nécessité des compromissions.

 

4e

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