Tyrannosaur
J'ai rarement vu installer une atmosphère de violence sourde et de catastrophe imminente aussi efficacement que le fait Paddy Considine dans Tyrannosaur.
On est littéralement happé par le personnage joué par l'excellent Peter Mullan. On le craint, on le comprend, on le réprouve et il parvient presque à nous communiquer son désir de violence.
Lorsque sa solitude triste et forte rencontre celle d'Hanna, jouée par l'admirable Olivia Colman, on se demande bien vers où le film va bien pouvoir aller. La violence la plus immonde régnant au domicile de la malheureuse Hannah, on craint le pire : entre celui qui ne contrôle pas ses pulsions et celle qui subit la violence abjecte de son mari, que va-t-il se passer ?
Le film réserve un chemin tortueux à cette rencontre, en servant deux acteurs magnifiques par une mise en scène toute en douceur, d'une redoutable efficacité, par une photographie admirable, grise et claire à la fois, et par une belle musique.
Le film réserve quelques scènes magnifiques, il est tendu comme une corde d'arc, maigre comme un clou et sec comme un coup de trique. Du bel ouvrage.