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Christoblog

Articles avec #penelope cruz

L'immensità

Pas grand-chose à redire à ce nouveau film d'Emmanuel Crialese.

Le tableau des années 70 en Italie est très réussi, on s'y croirait. L'histoire du petit garçon né dans un corps de fille est d'une grande sensibilité. Il est d'autant plus touchant qu'on comprend qu'il s'agit de l'histoire intime du réalisateur lui-même.

Penelope Cruz livre une partition une nouvelle fois exceptionnelle en tout point : exubérante et joyeuse, dépressive, aimante, rêveuse, obsédée. L'actrice espagnole parvient à jouer les troubles mentaux avec une force et une ambiguïté qui cloue le spectateur dans son siège, et qui sème le doute sur le véritable sujet du film : introspection historique, tableau de famille, itinéraire trans ou sublime portrait de femme ?

Et pourtant, malgré ses qualités, L'immensità n'arrive jamais à vraiment décoller, pour quitter la catégorie des bons films et accéder à celle des très bons films. Ses quelques longueurs, ses petites maladresses narratives, sa légère naïveté, sa volonté d'aborder beaucoup de sujets différents : tout cela rend le film un petit peu bancal. 

 

2e

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Compétition officielle

Il y a en Espagne en ce moment une mode des comédies caustiques et cruelles ! Après le chef d'entreprise cynique de El buen patron, voici le clash d'egos d'une réalisatrice imbue d'elle-même (formidable Penelope Cruz), d'un acteur de type hollywoodien (Antonio Banderas au summum de superficialité bling-bling) et enfin d'un comédien de théâtre radical (Oscar Martinez très à l'aise dans son rôle de rabat-joie).

Le film enchaîne les scènettes plus ou moins amusantes avec une belle inventivité (la scène du baiser avec la figurante, celle du rocher, celle des prix). Au delà du plaisir vaudevillesque des aventures du trio, Compétition officielle propose une réflexion incidente sur la condition d'acteur, par forcément très profonde, mais la plupart du temps plaisante.

Distrayant, ne serait-ce que pour la prestation rayonnante de l'inoxydable Penelope Cruz, toujours au top.

 

2e

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Madres paralelas

On est bien chez Almodovar : décoration intérieure et costumes aux couleurs pimpantes (le vert omniprésent !), Penelope Cruz en muse, Rossy de Palma en second rôle, une intrigue alambiquée, l'opposition campagne / Madrid, une mise en scène d'une élégance rare, la petite musique d'Alberto Iglesias, la sensation du temps qui passe, l'orientation sexuelle flottante, les dilemmes moraux, et la famille.

Tout est là, mais je suis resté un peu extérieur au film, comme si j'assistais à un cours d'Almodovar. Le film n'est pas désagréable à regarder et emporte le morceau grâce à l'incroyable Penelope Cruz qui irradie l'écran, mais Madre paralelas est un exercice de style qui manque un peu de chair et d'épaisseur. Il faut attendre la toute fin pour éprouver une véritable émotion, lors d'une scène qui n'est par ailleurs pas totalement satisfaisante.

Le film plaira aux inconditionnels du réalisateur espagnol, qui retrouveront avec plaisir la petite musique devenue depuis plusieurs films sa marque de fabrique, ici jouée adagio, sans morceau de bravoure ni étincelle géniale. 

Pedro Almodovar sur Christoblog : Femmes au bord de la crise de nerf - 1989 (***) / En chair et en os - 1997 (***) / Etreintes brisées - 2009 (***) / La piel que habito - 2011 (***) / Les amants passagers - 2013 (**) / Julieta - 2016 (****) / Douleur et gloire - 2019 (****) / La voix humaine - 2020 (**)

 

2e

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Douleur et gloire

Ce soir vendredi 17 mai 2019, j'ai eu la chance d'assister à la projection de Douleur et gloire dans le Grand Théâtre Lumière de Cannes, en présence de l'équipe du film.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'étreinte qu'échangèrent il y a quelques minutes Antonio Banderas et Pedro Almodovar avait une intensité incroyable. 

Le film est en effet une mise en abyme à plusieurs niveaux concernant l'homme et le cinéaste, interprété magistralement par l'acteur espagnol. 

Après un départ plutôt sage, baignant dans la lumière dorée des souvenirs d'enfance, Douleur et gloire empreinte brutalement des chemins plus escapés : il va être question d'héroïne, d'écriture, de problèmes de santé et de souvenirs plus ou moins agréables. 

Le film décolle à partir du moment où la mise en abyme se résout dans la rencontre de Federico / Marcello avec Salvador / Pedro. Ce moment de cinéma, un des plus beaux en matière de sentiments amoureux que j'ai pu voir ces dix dernières années, fait décoller le film vers des hauteurs qui semblent compatibles avec l'idée d'une Palme d'or.

Justesse des sentiments, perfection de la mise en scène, intelligence du montage, performance exceptionnelles de tous les acteurs : dans sa deuxième partie, le film-somme d'Almodovar semble capable de cumuler tous les superlatifs dans tous les domaines.

C'est simple et beau.

 

4e 

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Everybody knows

Le début du film est surprenant et particulièrement réussi : on n'avait encore jamais vu Asghar Farhadi adopter un rythme si échevelé. Le montage est vif, les mouvements de caméra fluides et la direction d'acteurs exceptionnelle. On est véritablement immergé dans cette fête de mariage, et chaque personnage acquière rapidement une personnalité marquée.

La deuxième partie du film est beaucoup plus classique. Les ficelles scénaristiques sont bien plus grosses et plus visibles que dans films iraniens du réalisateur (A propos d'Elly, Une séparation, Le client). On attend vainement le changement de perspective qui va opérer un vrai basculement dans l'histoire. La résolution finale est un peu éventée.

L'impression globale est tout de même celle d'une grande maîtrise dans la mise en scène et d'une solide qualité dans la narration et les dialogues. Farhadi parvient ponctuellement à faire exprimer des sentiments très subtils à ses acteurs.

Si vous voulez suivre l'ensemble de mes aventures cannoise, il faut consulter mon Journal de Cannes.

 

2e

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To Rome with love

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/89/84/59/20104463.jpgLe manque de prétention me rend indulgent.

Je peux donc sans trop d'état d'âme déclarer que le dernier Woody Allen ne vise pas très haut, mais est assez agréable à regarder.

Woody est clairement en mode touriste, multipliant les vues de la Ville Eternelle, au demeurant fort bien filmée. Il entrecroise quatre histoires sans rapport entre elles (ce n'est donc pas un film choral, mais plutôt un film à sketchs entrelacés) et d'intérêt divers.

Celle que j'ai clairement préféré montre un quidam devenir très célèbre sans qu'il sache pourquoi. Roberto Benigni y est parfaitement convaincant et l'affaire prend un tour surréaliste assez amusant.

Parmi le casting il faut noter encore une Ellen Page coupable d'une grosse performance, en tête à claque haut de gamme, démasquée par un Alec Baldwin ectoplasmique. Penelope Cruz est plus chaude qu'il est possible de l'être et Jesse Eisenberg s'avère toujours tributaire du même type de personnage.

On a donc l'impresssion d'être chez soi, de rencontrer des personnages et des situations à la fois bien connus et assez originaux. Ce n'est pas du grand art, mais sûrement un bon moment assez bien rythmé.

Woody Allen sur Christoblog : Scoop / Vicky Cristina Barcelona / Whatever works / Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu / Minuit à Paris

 

2e

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Etreintes brisées

Ce n'est probablement pas avec ce film qu'Almodovar pouvait espérer gagner la Palme d'Or. Il n'est pas mauvais, ce n'est simplement pas le plus abouti de son auteur, loin de là.

Moins alerte que Volver, moins complexe que La mauvaise éducation, moins intense que Parle avec elle, Etreintes brisées souffre un peu d'anémie.

On s'intéresse d'assez loin aux personnages, sans que je sache bien expliquer pourquoi : peut être sont ils un peu trop caricaturaux dans leur ensemble à l'image du fils gay Ray X, et même dans une certaine mesure du personnage de Lena elle-même.

De temps à autre, Almodovar, qui semble globalement tourner ce film avec le frein à main serré, se lâche et redevient un immense cinéaste le temps d'une scène (lorsque Pénélope "double" son propre personnage projeté sur l'écran par exemple, une scène sublime, ou lors des travelling latéraux entre Harry et celui qu'il ne sait pas être son fils, ou en filmant simplement des draps). 

Un petit creux relatif donc à mon sens dans la carrière de l'espagnol, en forme d'hommage passionné à Penelope Cruz, et un peu limité par cela peut-être. Pedro devrait peut-être se ressourcer en allant voir ailleurs et autre chose, comme Woody Allen l'a fait en allant tourner 3 fois en Angleterre, puis une fois en Espagne. Almodovar à New York, ça aurait de la gueule, non ?

A voir quand même bien sûr, ne serait-ce que pour Penelope en blonde.

 

3e

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Vicky Cristina Barcelona

Scarlett Johansson. Warner Bros. FranceAprès sa trilogie londonienne, Woody continue son tour d'Europe et nous emmène cette fois-ci en Catalogne.

Le film commence sur les chapeaux de roue. Voix off dessinant à grands traits les contours des personnages, puis arrivée en force de Javier Bardem, tout en virilité assumée, dans une scène excellente où il fait des propositions, disons, assez abruptes, à nos deux touristes américaines.

Les réactions contrastées, toutes en nuance, de la brune Vicky et de la blonde Cristina, puis le week end à Oviedo sont vraiment délicieux. Le marivaudage est drôle et profond à la fois.

De retour à Barcelone, le film se gâte. Il commence à tourner un peu en rond, il se traîne, Woody donne l'impression de prendre son temps, tout amoureux qu'il est de Scarlett Johansson. L'irruption de Penelope Cruz, n'arrange rien, car elle est beaucoup moins crédible que les deux autres actrices et en fait trop (un peu comme d'habitude). La venue du mari de Vicky ajoute dans la dernière partie du film un peu d'intérêt par le ridicule contraste qu'il forme avec Bardem, mais la morale qu'il dessine est un peu poussive : Allen=Europe=personnage de Bardem=créateur, alors que mari de Vicky=matérialisme=superficialité.

Le coup de feu final tombe un peu à plat.

On a dit que le film était très sensuel, mais Woody n'est sexuel qu'intellectuellement, et à vrai dire il ne sait pas trop comment filmer les scènes de sexe. Tantôt il ne les filme pas (les amants tombent hors champ), tantôt la prise de vue en très gros plan est un peu floue, tantôt un coin de table masque opportunément ce que tout le monde voudrait voir.

Même la scène entre Scarlett et Penelope, sensée être un summum de sensualité, laisse de marbre. Rien à voir avec le trouble sensuel extrême que procurait le baiser des deux héroïnes de Mulholand Drive (tiens, une brune et une blonde aussi).

Par moment, le film fait vraiment "Woody visite l'Europe", après Venise, Paris, Londres : Barcelone, et son parc Guell, sa Sagrada Familia, etc...

La bonne surprise du film est l'actrice Rebecca Hall, que je ne connaissais pas, et qui est très bien.

 

2e

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