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Christoblog

Articles avec #pays-bas

Black book

Parfait.

Voilà le mot qui me vient à l'esprit pour résumer ce que je pense de ce film de Paul Verhoeven, vraiment à la hauteur de l'excellente réputation dont il bénéficie (4,1 presse et 4,0 spectateurs sur Allociné).

L'écriture de Black book est remarquable. Chaque scène suit la précédente avec une précision chirurgicale, donnant à la narration un rythme époustouflant. Le script ne fait pourtant aucune concession à la facilité : l'intrigue est complexe, constituée de nombreux chausse-trappes, mais paradoxalement limpide à suivre.

La mise en scène de Verhoeven fait merveille. Les Pays-Bas sous domination nazie sont reconstitués avec un brio bluffant : la caméra du néerlandais virevolte, survole et se faufile dans des décors de toute beauté.

L'interprétation est enfin parfaite. L'actrice Carice van Houten crève l'écran, radieuse et combattante, séduisante et déterminée. Elle campe une héroïne comme on en a rarement vu au cinéma. On a aussi beaucoup de plaisir à retrouver Sebastian Koch (La vie des autres, L'oeuvre sans auteur), impeccable. Tous les personnages secondaires, et il y en a beaucoup, sont très convaincants.

Il y enfin la patte provocatrice de Verhoeven, ici atténuée et mise au service de l'histoire, mais qui donne au film une tonalité de réalisme absolu et adulte, puisque sexe, violence, humiliation et mort cruelle sont montrés frontalement.

Un film admirable, un des plus forts réalisés sur la seconde guerre mondiale et peut-être le meilleur de son auteur.

Paul Verhoeven sur Christoblog : Total recall - 1990 (**) / Elle - 2016 (****) / Benedetta - 2021 (***)

 

4e

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La peau de Bax

Il y a quelque chose de terriblement sec dans les films d'Alex Van Warmerdam. Ses personnages semblent toujours dépouillés de sentiments d'empathie, pour n'agir que suivant des schémas qui servent strictement leurs intérêts les plus égoïstes.

La trame du scénario qui nous est proposé ici est assez classique : un tueur à gage doit tuer une cible, qui s'avère être elle-même un tueur à gage. L'originalité du film tient à plusieurs éléments.

Le décor tout d'abord est exceptionnel. Une maison toute blanche, à la fois rudimentaire et design, isolée au milieu d'immenses marais. L'ambiance y gagne une saveur de western. 

La deuxième originalité du film est le personnage de la fille, dépressive. Pour une fois chez le cinéaste néerlandais, elle semble dessiner au coeur du film une trajectoire positive, vers une épiphanie bien réelle, bien que complètement barjot, il faut l'avouer.

Pour le reste La peau de Bax est un film froidement féroce, qui met habilement en scène nos pires turpitudes avec une jouissance presque sadique. On peut apprécier ce regard noir sur l'âme humaine, qui n'a guère son équivalent dans le cinéma mondial actuel, et c'est mon cas.

Alex Van Warmerdam sur Christoblog : Borgman (***)

 

 2e

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Borgman

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/059/21005967_2013051511472182.jpgLe nouveau film de l'iconoclaste néerlandais Alex Van Warmerdam commence superbement bien.

Le début du film est en effet diablement intrigant avec ces scènes étranges dans la forêt, dans lesquelles des hommes (et plus particulièrement un prêtre) en pourchassent d'autres, qui semblent revenus à l'état naturel.

Lorsqu'on revoit un de ces hommes sauvages s'intéresser à une famile bourgeoise (lui imbuvable, elle frustrée), on se dit qu'on va assister à une sorte de Théorème diabolique, impression renforcée par une mise en scène fluide, des décors admirables et des visions oniriques glaçantes (les chiens, la croix, le spectacle).

On est durant toute la première partie du film assez estomaqué par l'irruption de tout le groupe d'envahisseurs dans la maison, qui ne peut finalement se faire que parce que la raison et le bon sens manquent à cette famille lambda. Le film est intéressant - et cruel - parce qu'il montre les ressorts psychologiques humains dans ce qu'ils ont de plus bas : la femme et la nounou semblent frustrées sexuellement, le mari est violent et raciste, la petite fille cruelle.

Dans sa deuxième partie, le film perd de son intensité dramatique en évoluant vers un scénario à la fois plus convenu, plus violent, et moins cohérent. On ne saura jamais si les envahisseurs étaient de simples malfrats azimutés ou s'ils annonçaient l'Apocalypse.

Un OVNI plaisant, mais pas inoubliable.

 

3e

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