Fumer fait tousser
A part Hong Sang-Soo, je ne pense pas qu'il existe un cinéaste aussi prolifique en activité.
Voici donc le nouvel opus de Quentin Dupieux, quelques mois après le calamiteux et bâclé Incroyable mais vrai.
On est ici dans la veine où je trouve que Dupieux réussit le mieux : un absurde poétique et assumé, qui ne semble pas connaître de limites, comme dans Le daim et Mandibules. On se dit plus d'une fois "il ne va pas oser", avant de constater que... si ! Le film alterne avec bonheur trouvailles visuelles (l'épisode de la broyeuse avec Blanche Gardin), acrobaties scénaristiques, numéros d'acteurs et réparties qui font mouche (Vincent Lacoste est au top de sa forme). Le tout dans une plaisante esthétique rendant hommage à la pop culture du siècle dernier.
Les trois-quarts du film sont donc un délicieux petit bonbon modeste et coloré. Malheureusement, et c'est souvent le problème avec Dupieux, Fumer fait tousser ne tient pas la distance et la fin semble tourner en rond, échouant à renouveler l'intérêt et se terminant même en cul-de-sac narratif.
Un divertissement tout de même à conseiller aux fans de non-sens, ne serait-ce que pour son casting ahurissant, et sa durée récréative (1h20 seulement).