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Christoblog

Articles avec #noemie merland

Une année difficile

Avec ce nouveau film, Eric Toledano et Olivier Nakache confirment qu'il sont bien le mètre étalon de la comédie sociétale française, bien troussée et pas vulgaire.

Certes, on n'explose pas de rire à la vision d'Une année difficile, mais on sourit pratiquement tout du long, tellement l'attention portée aux détails et aux personnages est grande.

Comme souvent, le duo parvient à explorer avec beaucoup d'acuité et de tendresse deux thématiques actuelles intéressantes (le surendettement et l'éco-anxiété), tout en décrivant le parcours de personnages auxquels on s'attache instantanément. 

Au crédit du film il faut porter l'alchimie du duo Pio Marmaï / Jonathan Cohen, incroyablement efficace, rehaussée par la présence magnétique de Noémie Merland. L'écriture est quant à elle toujours aussi millimétrique.

Un très bon moment sans prétention, dont on sort ragaillardi et de bonne humeur (les séances du générique de fin sont de petites merveilles d'écriture optimiste).

Eric Tolédano et Olivier Nakache sur Christoblog : Intouchables - 2011 (***) / Samba - 2015 (**) / Le sens de la fête - 2018 (**) / Hors norme - 2019 (***)

 

2e

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Tár

Tár raconte comment une femme de pouvoir arrivée au faîte de sa carrière chute de son piédestal, sous les coups de boutoirs de plusieurs évènements dont elle est en grande partie responsable.

Le fait que ce personnage soit chef d'orchestre n'est pas au final très important. Elle pourrait être chef d'entreprise ou chirurgienne, le film fonctionnerait exactement de la même façon. Au lieu de s'ennuyer en ne comprenant rien aux anecdotes concernant les musiciens, on s'ennuyerait en écoutant des blagues tirées d'articles de la Harvard Business Review ou des anecdotes sur la vie d'Ambroise Paré.

Pendant le film, qui dure 2h38, j'ai eu largement le temps de me demander comment un réalisateur pouvait trouver suffisamment d'énergie pour faire un film dont l'héroïne n'est pas sympathique, mais n'est pas non plus antipathique au point de susciter l'aversion : le risque d'ennuyer le spectateur est en effet considérable, d'autant plus que le film est pauvre en péripéties.

Vous l'avez compris, je me suis assez vite lassé de ces conversations interminable entre pontes mesquins, de ces innombrables plans répétitifs illustrant le quotidien de Lydia Tár (Lydia fait du footing, Lydia pianote sur un piano d'un air pensif, Lydia roule en voiture, Lydia entend des bruits qui n'existent pas, Lydia se lave les mains avec du gel hydroalcoolique, etc).

Il y a sûrement un intérêt à tout cela, qui se situe peut-être entre une réflexion sur la responsabilité morale et la façon dont l'ambition annihile les sentiments, mais il est trop profondément dissimulé pour m'atteindre. La froideur avec laquelle sont regardés les personnages et la préciosité un peu guindée de la mise en scène m'ont rappelé le cinéma de Haneke.

Je ne mets pas la note la plus basse tout de même, pour deux raisons : Cate Blanchett est parfaite dans ce rôle peu aimable, et la direction artistique est irréprochable.

 

2e

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L'innocent

Ces dernières années, le Festival de Cannes a veillé à accueillir pour chaque édition une comédie française de qualité, Le grand bain, La belle époque et en 2022 L'innocent.

On n'attendait pas forcément Louis Garrel dans cet exercice, mais son film réussit parfaitement à cumuler les qualités de genres aussi différents que le polar, la comédie romantique et le film de braquage. 

Après un démarrage assez typique du cinéma français psychologisant, le film vire brusquement vers le burlesque et la comédie assumée, mâtinée d'un réel suspense. On se laisse littéralement happer par le scénario malin de Garrel, et à ce titre, la scène du repas dans le restaurant routier est peut-être le meilleur moment de cinéma de cette année.

Dans ce véritable bonbon générateur d'un immense sourire, Noémie Merland révèle un tempérament comique formidable alors qu'Anouk Grinbert réalise un come-back réjouissant. Une pépite.

 

3e

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Les Olympiades

Bien que le film ne soit pas totalement raté, on peut se demander ce qu'Audiard est allé faire dans cette galère, si éloignée de son univers habituel.

Le cinéaste n'est d'abord pas très à l'aise avec les scènes et sentiments intimes. Il avoue d'ailleurs dans une interview avoir embauché une "conseillère d'intimité" pour l'aider à tourner les scènes de sexe, qu'il ne sait pas comment filmer. Cela se sent : Les Olympiades "sonne" comme un premier film, maladroit et candide.

Deuxième point faible du film : l'hétérogénéité des récits, qui ne se raccordent que très superficiellement entre eux, laissant dans le script final de nombreuses scories scénaristiques (l'épisode de la grand-mère par exemple, insipide au possible). On peut certainement y voir la conséquence de la genèse du film, tiré de trois histoires différentes  de l'auteur Adrian Tomine, et du travail de trois scénaristes différents (Audiard lui-même, Léa Mysius, Céline Sciamma).

Le résultat est donc brinquebalant, non dépourvu de qualités (jolie photographie, mise en scène soignée, portrait original d'un quartier de Paris rarement montré au cinéma), mais globalement plutôt fastidieux dans sa volonté d'embrasser tous les thèmes dans l'air du temps, sur un air de tinder. Le film de jeune adulte à Cannes cette année, c'était décidément Julie en 12 chapitres !

Jacques Audiard sur Christoblog : Sur mes lèvres - 2001 (****) / Un prophète - 2009 (***) / De rouille et d'os - 2012 (****) / Dheepan - 2015 (***) / Les frères sisters - 2018 (**) 

 

2e

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