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Articles avec #nicolas philibert

Sur l'Adamant

Ours d'or au dernier festival de Berlin, le dernier film de Nicolas Philibert est un documentaire comme on les aime.

Nous suivons pour quelques jours des malades souffrant de problèmes mentaux se regrouper dans un centre de jour étonnant : l'Adamant, structure flottante amarré sur la Seine.

La caméra, comme toujours chez Philibert et la plupart des grands documentaristes, est discrète. Le réalisateur de "contente" souvent de la poser, et d'attendre que les personnages s'expriment, en gardant lui-même le silence. Il faut bien sûr une patience hors du commun et un grand talent pour l'écoute pour arriver finalement à capter ces moments précieux qui font la richesse du film.

L'intérêt que le spectateur éprouve en regardant ces témoignages tient bien sûr à la pertinence du montage et de la mise en scène, mais aussi à l'incroyable intensité avec laquelle les patients s'expriment devant la caméra : difficile de ne pas être ému et intrigué devant l'incroyable diversité des situations (et des pathologies) qui nous sont présentées. On se souvient très longtemps de tous les personnages du film, qui deviennent d'une certaine façon des parangons de l'espèce humaine.

On a hâte de retrouver une partie de ce petit monde dans deux autres films, puisque Philibert a annoncé que Sur l'Adamant était le premier d'une trilogie qui continuera d'explorer le milieu de la psychiatrie.

Une tranche d'humanité comme on en voit peu.

 

3e

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La maison de la radio

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/92/43/80/20460238.jpgVu en avant-première au Katorza, à Nantes, en présence de Nicolas Philibert.

Comme toujours au Katorza, Nicolas Philibert s'est longuement prêté au jeu des questions réponses, à l'issue de la projection de son film. Doux, précis, attentif, le réalisateur de Etre et avoir et de La ville Louvre, a très bien exliqué sa démarche de documentariste : choisir où poser sa caméra, se fier au hasard qui fait bien les choses, puis passer de très long mois, seul, au montage du film pour passer d'une centaine d'heures de rush à un film de 1h43.

L'objectif de ce documentaire est ambitieux. Filmer la radio en train de se faire, mettre des images sur les ondes sonores, est une affaire délicate, et même dangereuse. On pourrait en effet craindre que la magie de la radio ne soit ternie, souillée par les images : on n'a pas forcément envie de savoir quelle tête à ce présentateur qu'on écoute tous les jours dans sa voiture.

Nicolas Philibert a tourné dans les radios du groupe Radio France. On voit donc des émissions de France Inter, de France Culture et France Musique. Les sujets sont variés et c'est un des plaisirs du film que de passer d'une émission très connue (la matinale de France Inter) à la production de choses beaucoup plus pointues comme une dramatique sur France Culture, qui pour moi est la plus belle partie du film.

Ce qui frappe dans La maison de la radio, ce sont les choix audacieux de Nicolas Philibert (comme quoi le documentaire vaut bien la fiction en matière de réalisation) : cadrage au plus près, refus du hors champ, gestion des tempos et du montage alterné. On est frappé par le sentiment presque religieux qui semble habiter les présentateurs, techniciens et producteurs que l'on voit à l'écran. Leur travail souvent solitaire (étonnant plans des journalistes écrivant leur papier dans la nuit), leur concentration extrême, l'expressivité des visages lorsque les présentateurs s'expriment : tout cela est étonnant et donne une idée très belle et puissante de la création radiophonique.

Ajoutez à cela des personnages hors du commun (la rédac chef à la gouaille irrésistible, Frédéric Lodéon émergeant à peine de sa pile de CD, le stagiaire qui se fait tancer avec un sourire désarmant, l'écrivaine attendant anxieuse la première question) et vous obtiendrez les ingrédients d'une bonne soirée, hors des sentiers battus.

 

2e

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