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Christoblog

Articles avec #mounia meddour

Houria

Houria souffre des comparaisons.

Tout d'abord, son thème rappelle irrésistiblement celui d'En corps : une danseuse classique se blesse, sa vie et sa santé mentale en sont bouleversées, mais elle va se reconstruire en tissant de nouveaux liens sociaux et en s'initiant à la danse contemporaine. Mais là où le film de Klapisch emportait son spectateur, certes parfois avec maladresse, le film de Mounia Meddour semble figé dans son propos, et n'exalte pas vraiment les corps. 

Je n'ai pas été bouleversé par les malheurs de Houria, et sa rédemption ne m'a semblé ni crédible, ni jouissive : il y a un manque d'incarnation dans la façon dont Lyna Khoudri danse.

L'autre comparaison dont souffre Houria, c'est celle qu'on ne manque de faire avec le film précédent de la réalisatrice, Papicha : même actrice principale, même façon façon de filmer nerveuse, thèmes semblables (une jeune fille empêchée dans la réalisation de son destin artistique par la violence de la société algérienne).

Là où Papicha touchait toujours juste (profondeur du contexte, intensité des émotions, lente évolution du contenu narratif) Houria rate à peu près tout : les péripéties sont survolées (les combats du début par exemple), les relations entre les personnages ne sont qu'esquissées et le film apparaît au final comme un gentil portrait plutôt que comme un destin brisé.

On attend maintenant que la réalisatrice Mounia Meddour mette son talent, qui est grand, au service d'une histoire plus complexe et plus ambitieuse.

Mounia Meddour sur Christoblog : Papicha - 2019 (***)

 

2e

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Papicha

Le premier film de Mounia Meddour dégage une impression de prévisibilité. Peut-être parce que sa raison d'être tient dans la tension dramatique qu'il maintient constamment entre la montée inexorable de l'intégrisme dans l'Algérie des années 90 et l'insouciante énergie de ses jeunes protagonistes.

D'une certaine façon, on sent dès le début du film que cela ne finira pas bien.

Malgré ce sentiment de fatum qui surplombe le film, on prend tout de même plaisir à suivre l'évolution des désirs et des espoirs de ces quatre jeunes filles, en particulier parce que le scénario est assez riche pour éviter une linéarité trop évidente. 

La caméra est toujours très proche des visages et des corps, créant un sentiment qui mêle claustrophobie, intimité, douceur et séduction. La mise en scène reflète une vraie personnalité et le film parvient sans difficulté à charmer et émouvoir, par la grâce d'une interprétation parfaite (les jeunes filles bien sûr, mais aussi les personnages secondaires comme la maman). Lyna Khoudri, qui interprète Nedjma, alias Papicha, est rayonnante et porte le film sur ses épaules.

On ne peut que conseiller d'aller voir ce beau film, qui outre ses qualités intrinsèques, donne aussi à voir avec brio la vie quotidienne algéroise.

 

3e

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