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Christoblog

Articles avec #michael noer

R

Tourné la même année que Un prophète, ce film de Thobias Lindholm (Hijacking, scénariste de La chasse et Borgen) et Michael Noer (Northwest) n'avait pas été diffusé en France, son sujet étant jugé trop proche de celui de Jacques Audiard : un jeune homme arrive en prison et se confronte à la violence des caïds.

Pourtant le traitement du sujet est vraiment très différent dans les deux films. Autant le film d'Audiard est pointilliste, et parfois onirique, autant celui du duo danois est d'un réalisme absolument froid.

Le film est très dur. Si la violence physique est la plupart du temps hors champ, la violence psychologique, elle, vous accompagne sans discontinuer pendant tout le film. En cela R est une véritable immersion dans le monde carcéral danois, dans lequel les détenus ont une curieuse liberté d'allées et venues, y compris dans de grands espaces extérieurs.

On vit donc les différentes étapes de l'intégration de R avec lui, souffrant quand il est humilié, exultant quand il prend peu à peu sa place, s'inquiétant quand il est pris au piège de ses propres manoeuvres. L'impression que donne le film est celle d'une implacable maîtrise et d'une grande froideur, tout à fait dans l'esprit du film suivant de Michael Noer, Northwest.

A voir si vous pensez aimer un Prison break filmé par Bresson.

 

2e

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Northwest

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/222/21022293_20130724130032406.jpgBien sûr, on pourra dire qu'on a vu cent fois cette histoire de jeune d'un milieu défavorisé qui sombre dans la délinquance, passe sous la coupe d'un malfrat plus puissant que lui, puis finit broyé par le Milieu.

Mais ce qui fait l'originalité de ce film danois, c'est l'attention qui est portée au personnage principal, une sorte d'attention douce et nerveuse à la fois, qui n'est pas sans rappeler l'esprit qui parcourait le sublime Oslo, 31 août. La caméra du réalisateur Michael Noer est à la fois subtile et convaincante : on entre immédiatement dans le quotidien de ce jeune cambrioleur charismatique, et l'engrenage qui le conduit dans les embrouilles est superbement disséqué. La belle vie qu'offre les premiers gros coups, apportant la reconnaissance sociale et l'amour dans les yeux de ses proches, semble pleine de douceur et de beauté. Un peu plus, on le féliciterait.

L'autre caractéristique émouvante du film est le portrait de ce frère que le héros protège, puis associe, puis sur lequel il perd progressivement le contrôle. Tout cela est admirablement montré avec une empreinte réaliste rarement vue au cinéma ces derniers temps.

Les scènes d'actions et de poursuites, qui évitent tout sensationnalisme inutile sont tournées avec un brio étonnant.

Une réussite, pour un film glaçant et attachant.

Le Danemark sur Christoblog : HijackingThe killing / Borgen / Royal affair / La chasse / Le guerrier silencieux

 

3e

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