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Christoblog

Articles avec #matthieu delaporte

Le comte de Monte-Cristo

On pourrait citer beaucoup de qualités à propos de ce blockbuster français : l'intelligence de l'écriture qui respecte le génie feuilletonnant du roman, la musique de Jérôme Rebotier, le casting impressionnant.

Mais ce qui est pour moi la caractéristique principale du film, et sa spécificité, c'est la modeste efficacité avec laquelle il a été conçu et réalisé. Ici, pas d'effet numérique ostentatoire, pas de scènes d'action inutiles, pas de modernisation accessoire dans le scénario : tout ce qui est montré est utile, tout ce qui est filmé fait avancer l'intrigue.

A l'image de cette sobriété bienvenue, la composition de Pierre Niney m'a paru saisissante. L'acteur auquel on peut souvent reprocher un gentil (mais parfois envahissant) cabotinage est ici parfait. Joyeux sans excès dans la première partie, puis intelligemment sombre dans la seconde, sans jamais se départir de cette assurance dans la vengeance qui semble alors lui tenir lieu de personnalité. Il illustre merveilleusement l'idée de génie de Dumas : faire d'un gentil congénital un méchant obstiné.

Toute cette affaire est mené tambour battant jusqu'à un combat final qui résume les qualités du film : sans esbroufe, raisonnablement cruel, sous un ciel nuageux et peu flatteur.

Si le casting est absolument parfait (et je pèse mes mots, tout le monde est proche de ce qu'il peut faire de mieux), j'aimerais distinguer Anaïs Demoustier, qui campe une Mercedes d'exception, et dont la moindre des expressions fait véritablement vibrer l'écran. 

Du beau cinéma grand public, à la française.

Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière sur Christoblog : Le prénom - 2012 (***)

 

3e

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Le prénom

Le prénom permet de passer un bon moment, et c'est déjà ça.

Bien sûr, il s'agit quasiment de théâtre filmé, l'action se déroulant le temps d'une soirée entre amis d'enfance, dans un appartement parisien (dont le décor a été intégralement construit pour les besoins du film).

L'impression d'être au théâtre est renforcée par le fait que les comédiens principaux du film jouaient également au Théâtre Edouard VII, où la pièce à été donnée plus de 200 fois (sauf Charles Berling). C'est peut-être pour cette raison que le film semble si efficace, du moins dans ses deux premiers tiers, avec un rythme enlevé et des réparties qui font mouche, quittant (un peu) les sentiers battus de la comédie franchouillarde de repas bourgeois.

La fameuse histoire du prénom n'est que le prétexte initial à un grand déballage, à la fois amusant, tendre et cruel.

J'ai tout particulièrement aimé la prestation de l'incroyable Guillaume de Tonquédec, décisif en timide un peu mou, que les autres prennent pour un homo (la preuve : il écoute Etienne Daho et porte des chemises oranges), ce qu'il n'est pas, comme le twist final le révèlera. Bruel est absolument convainquant en quarantenaire qui a réussi, face à un Charles Berling campant idéalement le bobo de gauche, qui lit Télérama et n'a pas de télé. Les deux actrices (Valérie Benguigui et Judith El Zein) sont au diapason.

Un divertissement de qualité.

 

3e

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