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Christoblog

Articles avec #margaret qualley

The substance

The substance n'est pas réellement un film d'horreur. Moi qui suis assez sensible à l'épouvante, je n'ai jamais eu peur une seule fois en regardant le film de Coralie Fargeat, qui est plutôt à classer dans la catégorie "c'est tellement gros qu'on en rigole".

L'intérêt du film est assez compliqué à définir, le fait de l'apprécier découle probablement d'un effort de cinéphilie assumé. Il faut en effet accepter les conventions de genre (les développements gore sont en même temps extrêmement prévisibles et parfaitement efficaces) pour commencer à apprécier le film, par ailleurs d'une grande audace formelle : tout y est pensé pour servir le propos de l'intrigue, de la façon la plus spectaculaire possible, sans aucun souci de réalisme. Le film va vite et frappe fort, dans un univers à la Barbie.

La proposition initiale de The substance est assez simple. Il s'agit d'un pacte faustien qui permet de retrouver sa jeunesse temporairement (et pour être tout à fait précis, pour 50 % de son temps). On est donc au début du film dans une ambiance assez proche de celle des films de Lanthimos, ou du propos d'ouvrages comme Le portrait de Dorian Gray ou La peau de Chagrin.

Les digressions amusantes qui découlent de la proposition initiale arriveraient tout juste à faire de The substance une honnête série B, si ce n'était la deuxième partie du film, qui nous entraîne dans une spirale tout à fait imprévisible, qui résiste à la fois à la description rationnelle et au bon goût. Coralie Fargeat semble nous dire à chaque nouveau développement : "Vous n'aviez jamais vu ça ? Et bien je vais vous surprendre en faisant encore plus dingue !".

De ce film hors norme qui ne ressemble à rien, on peut probablement tirer de puissantes considérations sur le rapport des femmes à leur corps, sur le besoin d'amour ou sur le regard des hommes sur les femmes. On peut aussi savourer le plaisir de se laisser déborder par une avalanche de propositions cinématographiques plus étonnantes les unes que les autres.

Et qui laisse un peu groggy, suite à un dernier plan sidérant de parfait mauvais goût.

 

3e

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Stars at noon

Pas facile de défendre (un petit peu) ce film fragile de Claire Denis, tant il cumule de faiblesses et d'approximations.

Alors, OK, son scénario filandreux n'est pas passionnant, son propos est ténu, ses développements approximatifs, son intrigue confuse et son rythme émolient.

Mais il me faut avouer, à rebours de la majorité de la critique, que j'ai été assez sensible à l'histoire d'amour naissant entre les deux personnages joués par l'excellente Margaret Qualley (une future grande, c'est clair) et Joe Alwyn. J'ai rarement eu cette sensation de voir un sentiment éclore à ce point à l'écran.

L'autre point fort du film, c'est la moiteur qui baigne le film, une moiteur symbolique et physique à la fois, qui m'a vaguement rappelé les romans de Graham Green et de Malcom Lowry, moiteur qui imbibe une atmosphère de complot permanent, d'embrouilles politique et de faux-semblants tropicaux.

Tel un cocktail bien chargé en rhum et arrosé par le score toujours délicieux des Tindersticks, le film m'a gentiment enivré, et bercé dans une molle torpeur dans laquelle l'apparition irréelle de Benny Safdie m'a ravi.

Un petit plaisir coupable, bien imparfait.

Claire Denis sur Christoblog : Les salauds - 2013 (**) / Un beau soleil intérieur - 2017 (**)

 

2e

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Mon année à New-York

Le covid a brutalement interrompu la carrière de ce joli film présenté en ouverture du Festival de Berlin, en février 2020, et qui n'a jamais trouvé le chemin des salles françaises, englué dans l'embouteillage post confinement.

Mon année à New-York doit beaucoup à ses deux interprètes principales : Sigourney Weaver impériale en agent littéraire de JD Salinger et Margaret Qualley, irrésistible en jeune employée ingénue de la maison d'édition du prestigieux et mystérieux écrivain. Cette dernière, découverte dans la série Leftovers, et qui explose depuis (on l'a vu par exemple dans Once upon a time ... in Hollywood de Tarantino, et dans la série Maid), est rayonnante. Sa prestation enjouée entraîne le film dans un tourbillon frais et vintage.

Les années 90 sont délicieusement reconstituées, et forment un cadre parfait à ce récit d'apprentissage charmant et instructif, dans lequel l'informatique est encore balbutiante.

Une oeuvre sans chichi du québécois Philippe Fallardeau, à déguster en DVD ou sur Canal+. 

 

2e

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The nice guys

Le Los Angeles des années 70 est décidément très à la mode dans cette fin des années 2010. Juste avant l'hommage uchronique de David Robert Mitchell (Under the silver lake) et le dernier Tarantino (Once upon a time... in Hollywood), Shane Black nous offrait cette comédie acidulée et fort bien rythmée.

The nice guys est aimable en tout point.

Tout d'abord, le casting est formidable, emmené par un Ryan Gosling irrésistible en privé raté et maladroit. Il confirme dans ce film qu'il est meilleur acteur de comédie (on l'avait déjà constaté dans Crazy, stupid, love) que de drame (ses prestations dans les Winding Refn ne m'ont jamais convaincu). Russel Crowe campe un partenaire parfait dans ce buddy movie à la sauce seventies. Margaret Qualley, qui est aussi dans le Tarantino, est nickel, tout comme la jeune Angourie Rice, dont le personnage de pré-ado dégourdie apporte beaucoup au film.

The nice guys est aussi formidablement écrit, émaillé de scènes drôles et originales, ménageant des ruptures de ton surprenantes qui nous prennent à revers. Enfin, la réalisation dynamise l'action tout en tirant pleinement profit de décors somptueux.

Un régal de comédie policière.

 

3e

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