Love and friendship
L'idée que le réalisateur du déroutant Damsels in distress puisse adapter la prose souvent piquante de Jane Austen avait quelque chose d'intrigant.
Malheureusement, le résultat m'a plutôt déçu. La structure épistolaire du court texte d'Austen donne ici un scénario assez verbeux, construit d'une façon artificielle à grand coup d'ellipse.
On peine à voir l'ensemble de l'intrigue se dessiner d'une façon riche et convaincante, comme c'est habituellement le cas chez Austen. La mise en scène statique et empesée de Stillman contribue à plomber le film qui n'évite pas les plages d'ennui.
Restent au crédit de ce film froid la belle prestation de Kate Beckinsale en femme manipulatrice et dénuée de tout scrupule, et surtout le très beau personnage de l'idiot congénital joué par Tom Bennett, qui parvient à insuffler dans le film un peu de cette grâce lunaire qui faisait le charme de Damsels in distress.