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Christoblog

Articles avec #jean-baptiste durand

Miséricorde

Le petit théâtre habituel de Guiraudie est ici proposé à la mode automnale.

Les décors habituels de l'Aveyron servent de décors à une sarabande attendue, mais toujours aussi délicieuse : un homme fort qui vient de mourir, sa femme, son fils énervé, un curé, un voisin et un étrange visiteur qui va agir sur ce petit monde un peu comme celui du Théorème de Pasolini.

Le désir sexuel semble sautiller de personnage en personnage comme le ferait une puce gouailleuse, alors que se dessine un polar dans lequel chaque personnage évolue dans ses relations aux autres.

Ce thriller occitan génère de franches tranches de rigolade, assez innatendues de la part de Guiraudie. Les personnages des gendarmes sont hilarants, policés dans leurs questions, mais complètement décalés dans leurs actions.

Mais le personnage central du film, celui qu'on n'oubliera pas de sitôt, c'est le curé joué par l'excellent Jacques Develay. Sa bonté, son flegme, sa capacité à tout comprendre avant tout le monde est touchant au possible. Il est étonnant de voir Guiraudie dessiner un personnage de prêtre aussi émouvant.

Miséricorde fait partie de ces films pour lesquels il est absolument impossible de deviner l'évolution de l'intrigue ... et c'est un sentiment jouissif. Drôle, intrigant, mais aussi générateur de réflexion (comment punir justement un assassin ?), le dernier Guiraudie est l'un de ses meilleurs films.

Alain Guiraudie sur Christoblog : L'inconnu du lac - 2012 (***) / Rester vertical - 2016 (**)

 

3e

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Chien de la casse

Formidable film que ce premier long-métrage de Jean-Baptiste Durand.

Raphaël Quenard et Anthony Bajon y joue une partition parfaite, le premier avec son accent inimitable, ses trouvailles sémantiques et poétiques, le second dans ce style physique, taciturne et sensible qui lui va si bien (on pense bien sûr à La prière).

Ces deux amis zonent dans un village de l'Hérault, entre petites combines, projets fumeux, rap et difficultés familiales... jusqu'à ce que l'arrivée d'Elsa (excellente Galatea Bellugi) entame la complicité des deux compères.

Tout dans Chien de la casse est intéressant et respire l'intelligence : le scénario sinueux, la précision avec laquelle sont dessinés les seconds rôles, l'utilisation des décors naturels, la fin touchante et sensible.

Je recommande chaudement ce film qui confirme le talent écrasant de Raphaël Quenard et révèle au grand jour celui de Jean-Baptiste Durand.   

 

3e

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