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Christoblog

Articles avec #ildiko enyedi

L'histoire de ma femme

Comment un film avec autant de qualités sur le papier (une histoire au long cours passionnante tirée de l'oeuvre du Hongrois Milan Fust, des acteurs de haut niveau, une réalisatrice subtile et douée) peut-il au final être aussi décevant ?

Probablement pour trois raisons principales : un montage calamiteux, un mille-feuilles incohérent dans le pudding européen que semblent être la production et la direction artistique du film (le film est "germano-italo-hongrois"), une longueur totalement inappropriée qui rend le film indigeste (2h49).

Des les premiers plans, on sent qu'on va s'ennuyer comme jamais : les images s'enchaînent sans unité narrative ou esthétique (des cachalots, une mer démontée, des bateaux). Au final, le film est un fiasco du début à la fin, trop lent, lourd, mal maîtrisé, parfois vulgaire (je pense à des images de couchers de soleil d'une niaiserie abyssale). Léa Seydoux n'est pas formidable, et l'acteur Gijs Naber est un peu monolithique.

Enorme déception de la part de la réalisatrice hongroise Ildiko Enyedi, dont le film précédent, Corps et âme, Ors d'or à Berlin, était très beau.

Ildiko Enyedi sur Christoblog : Corps et âme - 2017 (***)

 

1e

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Corps et âme

Ours d'or au Festival de Berlin 2017, ce curieux film hongrois brille essentiellement par son pitch bizarre (un homme et une femme qui se connaissent à peine font chaque soir le même rêve, dans lequel il est un cerf et elle est une biche) et surtout une mise en scène d'exception.

Lui est infirme, directeur d'un abattoir et s'il a connu beaucoup de femmes, il est désormais seul. Elle a de sérieuses difficultés dans sa relation aux autres, beaucoup trop directe et pour tout dire très maniaque (elle ressemble énormément au personnage de Saga dans la série Bron - The bridge).

Bien sûr, le début d'une romance va naître entre ses deux grands écorchés, ce qui n'est pas très très original. Ce qui l'est plus, c'est l'intelligence constante de la réalisatrice Ildiko Enyedi, qui parvient par la magie de sa réalisation à rendre passionnant la plupart des plans du film.

Il y a dans Corps et âme un effet qui le rend unique : l'exposé de la réalité y est extrêmement rationnelle (l'abattoir est ainsi montré sans effet gore, mais d'une façon très impressionnante), mais il est zébré de brusques incursions dans le domaine du rêve et des sensations. 

L'interprétation des acteurs est pour beaucoup dans la réussite du film, qui avance d'une façon très élégante sur une mince ligne de crête, bordée d'un côté par le gouffre des oeuvres souffreteuses d'auteurs d'Europe de l'Est et de l'autre par l'abime de la fausse bonne idée qui fait pschitt, sans jamais tomber dans l'un ou dans l'autre.

 

3e

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