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Articles avec #hong kong

Raining in the mountain

Je pensais progresser en wu xia pan (film de sabre chinois) en regardant un des films les plus connus du maître du genre, King Hu.  

Mais je n'ai pas choisi le bon film : Raining in the Mountain est plus une comédie burlesque qui évoque Molière (j'ai pensé à Scapin notamment), mâtiné de réflexion philosophique sur le sens de la vie. Les premiers vrais combat n'arrivent dans le film que vers la fin, et ils ne m'ont pas vraiment plu. S'ils sont extraordinaires (les combattants volent réellement, et ce n'est pas une métaphore), la réalisation de 1973 est un peu datée (Tigres et dragons, et tous les autres, sont depuis passés par là).

L'intérêt de Raining in the mountain réside donc plutôt pour moi dans son aspect de comédie morale : il y a dans le film des méchants très politiques, des sages rudement malins, de courageux gentils qui ont bien du mal à parvenir à leurs fins, des voleurs qui s'amendent et une foule de rebondissements autour d'un mystérieux parchemin. 

Ce Nom de la rose chinois se déroule dans un écrin formidable, un monastère immense et qui semble souvent déserté, dans lequel les personnages s'agitent inutilement, un peu comme si leurs préoccupations, pour la plupart mesquines, s'égaraient dans le grand vide de la méditation bouddhique.

Une découverte profondément originale : je n'avais jamais rien vu de tel.

 

2e

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The grandmaster

http://fr.web.img5.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/95/57/15/20415636.jpgDifficile d'émettre des critiques face à une oeuvre aussi démesurée que le dernier film de Wong Kar Wai, cinéaste adulé des cinéphiles, et qui sur ce terrain là ne connaît que Terence Malick comme concurrent sérieux. Rappelons quelques chiffres sidérants : 10 ans pour que le film se concrétise, de nombreuses interruptions dans le tournage (Tony Leung a appris le kung-fu pendant 4 ans et s'est cassé le bras deux fois), la scène initiale sous la pluie a nécessité un mois de tournage, le combat entre Ip Man et Gong Er aussi (et plus de deux ans de montage pour cette seule scène), la construction du bordel a duré 6 mois, etc...

La somme des talents réunis sur ce film, que ce soit pour les chorégraphies, la musique ou la photo, est aussi considérable, comme le nombre de références que convoque WKW (Sergio Leone, Alira Kurosawa).

Bref, si je cite tous ces éléments, ce qui n'est pas mon habitude, c'est parce que le film donne cette sensation d'écrasement, de trop-plein. Les images sont belles, les ralentis sont toujours magnifiques, mais je suis resté relativement insensible devant cet étalage de virtuosité.

C'est d'abord très difficile de comprendre les enjeux qui se jouent en début de film entre les différentes écoles de kung-fu. On comprend vaguement qu'il y a une philosophie derrière les valeurs que véhicule chacune d'entre elles, mais je suis resté sur ma faim.

La deuxième partie, plus intéressante à mes yeux, donne à sentir le poids du temps qui passe, et comme à son habitude WKW excelle à filmer la nostalgie.

Certains éléments m'ont tout de même déçu, notamment les gros plans un peu convenus (gouttes d'eau, sang, flammes), presqu'indignes dans leur facilité d'un grand cinéaste comme WKW. Très étonnant également, les images d'après générique de fin, pas du tout dans l'esprit du film.

Difficile à conseiller à ceux que les arts martiaux laissent indifférents, The grandmaster est un film qui impressionne plus qu'il émeut.

 

2e

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Nouvelle cuisine

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/36/19/95/18833074.jpgMerci Fabrice, qui m'a prêté le DVD de Nouvelle Cuisine (Fruit Chan, 2005).

Le film, à l'origine un des tronçons du film à sketches 3 extrêmes (avec Takashi Miike et Park Chan-Wook, excusez du peu), est développé ici sous forme de long-métrage, et il est particulièrement réussi.

Le sujet semble proche du film d'horreur (une jeune femme cuisine des beignets au foetus humains pour accroître sa longévité et celle de ses clients), mais en réalité il ressort plus de la catégorie thriller psychologique.

Sans dévoiler les ressorts de l'intrigue ( ce serait dommage), qui finalement s'apparente au mythe de Faust (êtes vous prêt à vendre vôtre âme pour rajeunir ?), il faut avouer que le film captive de bout en bout. La mise en scène de Fruit Chan (le bien-nommé) est sucrée, acidulée et maîtrisée. Les deux actrices principales (la jeune et la moins jeune) sont toutes deux remarquables.

On regarde cette allégorie un peu tremblant, hésitant, se demandant exactement de quoi il retourne, avant d'être à proprement parler scotché par l'élégance de la narration.

Un plaisir esthétique et intellectuel.

 

3e

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Yesterday once more

http://fr.web.img1.acsta.net/r_160_240/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/71/92/51/19148805.jpgCuriosité découverte lors du Festival des 3 continents 2012

Drôle de film que cette comédie sentimentale réalisée au début des années 2000 par Johnnie To.

Un couple de voleurs amoureux (joué par les deux stars hong-kongaise Sammi Cheng et Andy Lau) se dispute le partage d'un butin. Elle souffre d'un complexe d'infériorité, il ne veut rien lâcher, les deux sont d'invétérés joueurs/jouisseurs. Ils se quittent, se pistent, se reniflent, manipulent les tiers au service de leur jeu de séduction (y compris en se mariant avec d'autres) et finalement se retrouvent.

Le film est diablement enlevé, les péripéties sont parfois cartoonesque et les décors délirants. C'est un peu kitsch, et très plaisant à regarder, dans un style qui tranche totalement avec l'image que je me faisais du cinéma made in HK.

Dans la deuxième partie, le film vire soudain au mélodrame, l'un des deux membres du couple devenant gravement malade. Je ne vous dirai pas qui, le film multipliant les rebondissements sur le sujet. Perce alors sous la carapace rutilante de la comédie friquée une sourde nostalgie qui donne au film tout son prix. La fin parvient à être franchement émouvante.

L'impression générale que laisse le film est celle d'une vitalité sûre d'elle et sans complexe, que notre cinéma européen semble avoir oublié. Le cinéma de Johnnie To ne s'embarrasse pas de salamalecs et d'hésitations, il fonce à 100 à l'heure dans une intrigue tarabiscotée et grisante, en flirtant continûment avec le mauvais goût.

 

2e

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