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Christoblog

Articles avec #eddy mitchell

Wahou !

Les films de Bruno Poladydès sont à mon sens assez inégaux, mais celui-ci est véritablement délicieux !

Je ne m'attendais pas à voir un chef d'œuvre, tout juste un plaisant divertissement, mais au final Wahou ! s'avère à la fois plus profond et plus amusant que ce que j'espérais.

On rit en effet assez franchement au numéro des différents acteurs et actrices, qui semblent ici prendre un grand plaisir à jouer ensemble. Sabine Azéma, 74 ans, en fait 15 de moins, et sa malice enjouée continue à faire merveille : on n'oubliera pas de sitôt sa formidable tirade sur ce qui se passe dans les entrées de maison. Karin Viard rayonne littéralement, alors que Bruno Podalydès excelle en agent immobilier raté et mielleux. Son frère Denis réussit en une scène muette à nous faire rire, alors que Roschdy Zem livre une courte prestation très drôle de père possessif puis tout à coup enjoué suite à un amusant quiproquo.

On sourit et on rit en permanence donc, mais on est aussi gagné par l'émotion à plusieurs occasion. Une scène est en particulier réussie, qui montre une infirmière à bout de nerf jouée par l'excellente Florence Muller. Ce mélange d'émotion et de drôlerie est assez rare dans le cinéma français.

Le film est amusant et émouvant, mais il est aussi très bien réalisé, avec un mélange réussi de tendresse bienveillante et de subtil détachement, assaisonnée de petites pointes de malice (comme la caricature du jeune couple et de ses Bromptons). Les cartons de fin, qui parodient les messages de fin de film du style "Dix ans après, Paul est devenu père de trois enfants", sont irrésistibles de drôlerie.

A ne pas rater, pour passer un excellent moment.

 

3e

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Salaud, on t'aime

Pour parler d'un film de Lelouch aussi lourdaud que celui-ci, il me faut abandonner mes critères habituels de cinéphile.

En effet, comment pourrais-je expliquer le plaisir enfantin ressenti devant cette histoire édifiante, ces rebondissements improbables, en appliquant ma grille d'analyse habituelle ? 

Le scénario est bancal. Les thèmes du film sont éculés, dans l'esprit "amitiés viriles et taiseuses" qu'affectionne de plus en plus le cinéaste. Le décor, un magnifique chalet dans les Alpes, est tape à l'oeil, et le film met en scène une tribu de Parisiens chics et friqués, a priori insupportables. Mais on n'est pas ici chez Canet, et ce qui rend le film au final plaisant c'est l'irréfragable confiance que Lelouch porte à la puissance du romanesque : on est surpris, touché, et béat devant tant de mauvais goût assumé, tant de péripéties semblant sortir d'un mauvais roman-feuilleton.

Johnny et Eddy sont excellents (leur conversation autour d'un film est un grand moment), et le sourire de Sandrine Bonnaire contribue à augmenter substantiellement la note du film.

Bref, j'ai aimé, mais j'aurais honte de le vous conseiller.

Claude Lelouch sur Christoblog : La bonne année - 1973 (***) / Les plus belles années d'une vie - 2019 (***)

 

2e

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Coup de torchon

Autant le dire tout de suite, je ne partage pas l'enthousiasme collectif autour de ce film de Bertrand Tavernier.

Bien entendu, Coup de torchon n'est pas sans intérêt. La prestation hallucinée de Philippe Noiret restera un de ses rôles les plus forts, mélange parfois irrésistible de bêtise benoîte et de méchanceté candide. 

Au chapitre des incontestables points forts du film, il faut également signaler l'incroyable "génie du lieu", qui permet à Tavernier de proposer ici des décors naturels qui sont aussi importants (voire plus) que les personnages du film. Le scénario, adapté de Jim Thompson, est également très plaisant : tordu, complexe et ample. 

Mes réserves maintenant. Si Noiret est incontestablement bon, je trouve que les autres personnages, réduits à de simples caricatures grimaçantes, nuisent à la densité dramatique du film. Eddy Mitchel, Jean-Pierre Marielle, Guy Marchand, Stéphane Audran sont volontairement dans l'excès et donnent au film, au travers de scènes qui sont elle-mêmes sur-écrites, une connotation de parodie cartoonesque qui dénote avec la prestation de Noiret.

La mise en scène de Tavernier ne me convainc pas non plus dans le film : désordonnée, redondante, parfois maladroite et globalement assez datée. Le montage enfin m'a semblé lâche, et le film un peu long.

Coup de torchon brille par sa noirceur et sa singularité dans le cinéma français : c'est une curiosité qui mérite d'être vue et permet tout de même de passer un bon moment.

 

2e

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