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Christoblog

Articles avec #daniel craig

Glass onion

On retrouve dans cette deuxième histoire "A couteaux tirés" la plupart des éléments qui faisaient le sel du premier opus : un Daniel Craig à la fois perspicace et délicieusement lunaire (ces vêtements !), des personnages typés, une intrigue à tiroir, un décor très bien exploité.

Le film se regarde donc avec un plaisir distrait. J'ai apprécié la composition d'Edward Norton en méchant manipulateur, la magnificence des décors futuristes, la complexité de l'histoire. Contrairement au film précédent, qui déroulait une intrigue linéaire dans laquelle le coupable potentiel changeait régulièrement, Glass Onion s'appuie sur un effet Rashomon géant : on revoit dans la deuxième partie tous les évènements de la première partie sous un angle différent. C'est très plaisant.

Ceci étant dit, j'ai légèrement préféré A couteaux tirés, pour lequel l'effet de surprise était complet, et qui me semblait un peu plus dense et maîtrisé.

La précision de l'écriture et les performances d'acteur méritent tout de même que vous regardiez ce joli divertissement.

 Rian Johnson sur Christoblog : Looper - 2012 (**) / Star wars - Les derniers Jedis - 2017 (**) / A couteaux tirés - 2019 (***)

 

2e

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A couteaux tirés

Les nombreuses critiques positives à propos de ce film parlent souvent de formidable Cluedo géant.

Cette approche est très réductrice car A couteaux tirés est bien plus qu'un whodunit efficace : on identifie d'ailleurs assez rapidement les raisons de la mort de la victime. 

Ce qui fait le sel du film est à mon avis ailleurs. Rian Johnson propose d'abord un formidable jeu de massacre, dans lequel toute une famille richissime et cynique se fait dézinguer méthodiquement au profit d'une jeune fille dont la mère est sans-papier. Le sous-texte politique n'est pas d'une finesse extrême, mais il est réjouissant. 

Dans cet exercice d'horlogerie redoutablement rythmé (un rebondissement survient en gros toutes les 15 minutes), il faut également distinguer la prestation incroyable de Daniel Craig, qui campe un personnage dont on ne sait pas s'il est terriblement bête ou diablement perspicace (ou les deux). Son accent, ses mimiques, ses variations de ton sont superbes. Ana de Armas confirme son potentiel, et le reste du casting est brillant.

Un divertissement de très haute qualité.

Rian Johnson sur Christoblog : Looper - 2012 (**) / Star wars - Les derniers Jedis - 2017 (**)

 

3e

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Mourir peut attendre

Rien ne va dans ce dernier Bond de l'ère Craig.

Mourir peut attendre est un tunnel d'ennui profond dans lequel on assiste hébété à des conversations interminables sur des sujets psycho-philosophico-romantiques sans aucun intérêt, entrelardées de scènes d'action quelconques.

Le scénario part progressivement en quenouille, on a l'impression d'avoir vu les scènes finales des milliers de fois (l'île bunkérisée est un décor surexploité) et ce qui frappe le plus, c'est l'absolu manque d'originalité de l'ensemble.

Quant à l'évolution de Bond, qui de héros aux ressources insoupçonnables devient un papa ému ("j'ai perdu mon doudou"), elle casse l'aspect mythique de la série, pour n'en faire qu'une comédie sentimentale / action comme les autres. La piteuse prestation de Léa Seydoux n'y est d'ailleurs pas pour rien.

Seuls pauvres rayons de soleil dans cet océan de médiocrité, la pétillante Ana de Armas, véritable révélation, et le décor splendide de la ville de Matera, en Basilicate.

Mourir n'attend plus, contrairement à ce qu'annonce le titre mensonger, et tant mieux, car depuis le premier Bond tourné par Craig, le bon Casino Royale, toute la production a été décevante, marquée par une lente "nolanisation" du propos et de l'esthétique.

A fuir.

James Bond sur Christoblog : Quantum of solace - 2008 (*) / Skyfall - 2012 (**) / 007 Spectre - 2015 (*) 

 

1e

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Logan Lucky

Ce Soderbergh est un divertissement honorable, qu'on oublie très vite.

On est ici dans le film de casse, pas très loin finalement de la série des Oceans, car utilisant les mêmes ficelles : longue mise en place à travers des séances de préparation amusantes, puis longue opération émaillée de rebondissements (et qui ne nous montre qu'une partie de la réalité pour mieux nous surprendre ensuite), puis épilogue apportant un surcroît de surprises.

La spécificité de Logan Lucky, c'est le milieu dans lequel l'action se déroule : une Amérique rurale qu'on imagine sans peine voter Trump. Dans ce cadre agréablement pittoresque, Soderbergh essaye de nous faire prendre les protagonistes pour des benêts, sans y parvenir réellement.

Tout cela est assez sympathique à regarder (bien qu'un poil trop long), grâce notamment à la mise en scène virtuose et au casting impeccable (Daniel Craig, Adam Driver, Channing Tatum, Riley Keough). Un bon divertissement.

 

2e

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Kings

C'est toujours très triste de devoir dire du mal d'une réalisatrice dont on a adoré le premier film (Mustang), mais mon honnêteté intellectuelle me pousse à dire la vérité : Kings est effroyablement raté.

La mise en scène est fugacement brillante, mais cela ne suffit pas à sauver un film qui prend l'eau de toute part. Le mélange de genre que tente Deniz Gamze Erguven est tout d'abord complètement loufoque : le film se veut à la fois description d'évènements historiques (les émeutes de 1992 à LA), drame shakespearien, comédie romantique, chronique tendre d'une famille d'accueil, récit d'une éducation sentimentale. Tout cela ne se marie jamais harmonieusement, et peut même devenir indécent par moment.

Ce projet de film complètement irréaliste (mais comment des producteurs peuvent-ils laisser faire cela ?) est empiré par le jeu plus qu'approximatif d'Halle Berry, absolument ridicule quand elle hausse les sourcils ou ouvre la bouche en forme de O pour bien marquer sa surprise. 

On n'est ému par rien et tout énerve, des rêveries érotiques de Millie à la scène du lampadaire lors de laquelle Daniel Craig tente de retrouver sa prestance de James Bond. Tout semble factice, plaqué, contrefait.

C'est excessivement mauvais.

Deniz Gamze Erguven sur Christoblog : Mustang - 2015 (****)

1e

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007 Spectre

Le nouveau Bond représente le niveau zéro zéro de l'imagination.

Le scénario, pour commencer, est d'une platitude innommable : le dernier Mission Impossible  parait une mine infinie de nouveautés si on le compare au brouet de Spectre. Et je ne parle pas du feu d'artifice d'idées lancé par les artificiers de Kingsman en début d'année.

Chez Bond, le schéma est tellement éculé et désuet qu'il fait peine à regarder : le programme 00 est annulé et Bond est isolé (coucou MI6), il trouve un méchant, qui lui donne un indice pour trouver un méchant pire que lui. Bond le traque pour un combat final. Entre temps il tombe amoureux de la fille du premier méchant, qui est très gentille. C'est tout. Et c'est délayé pendant 2 longues heures et 30 interminables minutes.

Si la faiblesse du scénario est affligeante, les décors du film impressionnent par leur manque d'originalité : une Italie de pacotille (re-coucou MI6), une Autriche enneigée, un Mexique de carte postale (la meilleure séquence), et un Maroc dans lequel existe encore des trains dans lesquels des boys repassent des costumes. Mais dans quel siècle vivent les scénaristes ? Bond ne pourrait-il pas parfois se retrouver en banlieue, pour changer ?

Les scènes d'action ne présentent aucun signe de renouvellement : on est dans l'hyper traditionnel boum-boum-je te pousse à l'extérieur du train, du bâtiment ou de l'hélicoptère (la production a du avoir un prix de gros pour caser dans le film deux séquences du genre, une au début et une à la fin). 

Les gadgets sont pitoyables, les seconds rôles aussi. L'humour est pratiquement absent. Même Christoph Waltz n'arrive pas à paraître méchant, un comble ! 

Les deux scènes d'épilogue sont à pleurer. On a l'impression que la production, à court total d'idées, n'a rien su faire d'autre que filmer une voiture vintage, en mettant dedans une Léa Seydoux qui ne dépasse jamais dans le film le rôle de potiche consentante. 

Un naufrage.

 

1e

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Skyfall

15 raisons d'être déçu par ce James Bond

1/ Le film manque cruellement d'imagination et accumule les poncifs de film d'action : je me bats sur le toit d'un train et il y a des tunnels (!), je tiens mon ennemi par la main au-dessus du vide et zut je le lâche, j'élimine le méchant en lui lançant un couteau dans le dos et le bougre se retourne et avance vers moi, etc.

2/ Craig arbore toujours le même masque crispé (cf photo)

3/ Le générique est très laid, dans un genre psychédélique revisité du plus mauvais effet

4/ Les James Bond Girl sont ridicules (pauvre Berenice Marlohe, réduite à une pauvre petite chose tremblante)

5/ Le film manque de rythme, les scènes d'exposition sont interminables (l'attente à Shanghai, l'arrivée en Ecosse)

6/ L'exhumation des vieilleries (l'Aston Martin, la tombe des parents, le fusil de chasse du papa) tombe à plat

7/ Plus grand-chose ne différencie aujourd'hui un Bond d'un autre film d'action US, et la noirceur en est la trame commune (cf les Batman)

8/ L'envahissement du film par les marques devient ridicule : Audi, VW, Heineken, Sony... Que Bond ne boive plus de Dom Perignon est déjà triste, mais qu'il sirote de la bière au goulot en permanence est décevant.

9/ Les décors sont laids (l'île désertée est complètement artificielle), mal exploités (Istanbul) ou réduits à de simples cartes postales (Shanghai, Macao)

10/ Sam Mendes (Les noces rebelles) confirme être le réalisateur d'un académisme glacial et coincé aux entournures

11/ Les scènes d'actions dites spectaculaires se résument au tropisme "je vais envoyer un gros engin défoncer un bâtiment". Exemple : "Une rame de métro défonce les égouts" ou "Un hélicoptère défonce un manoir"

12/ Le méchant joué par Javier Bardem est sous-exploité, sa première apparition est fantastique (à tel point qu'il éclipse instantanément le pâle Daniel Craig), mais les suivantes le ramène à une figure de psychopathe névrosé

13/ Daniel Craig est trop musclé, c'est dégoutant, il a tellement abusé de la musculation qu'on a peur que la peau éclate sous la pression des pectoraux, trapèzes et autres biceps

14/ La vision que donne le film du hacking, de l'informatique et de la technologie en général est ridicule

15/ L'humour est presque absent du film, on sourit deux fois.

 

2e

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Millenium

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/85/29/73/19863494.jpgCe film pourrait ne pas exister, et personne ne s'en porterait plus mal.

D'abord l'histoire est bien mieux racontée dans le livre qu'ici (comme d'habitude, elle est plus dense, plus complète, plus prenante, dans le roman). Ensuite, pour ceux qui ne savent pas lire, il existe un film européen (en réalité une trilogie) de bonne facture. Et si vous voulez vraiment être complet, ces films se déclinent en une mini-série de 6 épisodes de 90 minutes.

On peut donc se demander pourquoi Fincher s'est engagé dans ce projet consistant à venir tourner en Suède une histoire de Suédois, jouée par des acteurs américains parlant anglais. Pourquoi pas ne pas envisager Christopher Nolan venant tourner en France Les Misérables avec DiCaprio dans le rôle de Jean Valjean ?

Le film est donc une honnête oeuvrette de commande, lisse, ripolinée, et à la mise en scène très sage. Fincher semble avoir remisé toute ambition stylistique pour se contenter de jolis cadres et de sages mouvements de caméra. C'est long, très long, et on n'éprouve aucun sentiment d'aucune sorte, même vis à vis de l'assassin. Le film arrive à désarmocer les tensions du livre pour en faire une suite de moments glacés, pas moches, mais peu intéressants.

De ce film destiné à faire un bon prime à la télé on pourra toutefois retenir la performance convaincante de l'actrice Rooney Mara en Lisbeth, alors que Daniel Craig tente de la jouer "sobre", ce qu'il parvient à faire en devenant ... transparent. Symbole de l'aspect commercial et un peu froid du film, le générique de début façon James Bond, complètement décalé par rapport à l'esprit de l'histoire.

A ne pas voir si vous connaissez l'intrigue, les chances de vous ennuyer étant alors optimales.

 

2e

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Quantum of solace

J'ai fait partie de ceux qui avaient été bluffé par Casino Royale. J'avais vu le film à Paris, dans une salle comble qui avait applaudi à la fin ! Le film m'avait enthousiasmé, non pas en tant que Bond, car je ne suis pas spécialement fan de 007, mais simplement en tant que film d'action / sentiments.

Je l'avais trouvé intéressant au niveau du scénario, du rythme, de la parfaite exploitation des paysages et des décors (le casino au Monténégro était particulièrement réussi), du suspense, de l'épaisseur des personnages (Craig et Eva Green, excellents tous les deux et formant un beau couple, il faut le dire).

Quantum of Solace se présente comme une suite de Casino Royale, mais il n'en est que le codicille raté. Reprenons point par point les qualités de Casino royale :


Le scénario est cette fois inintéressant (malgré la signature du très bon et expérimenté Paul Haggis qui réalise lui-même des films honnêtes comme Dans la vallée d'Elah ou Collision). Les paysages traversés sont mal exploités (Bolivie, Italie, Haiti) et les manifestations filmées (le palio à Sienne, l'opéra) semblent lourdement "plaquées" sur l'histoire et ne s'y intègrent pas.

L'exploration des sentiments reste très superficielle et même caricaturale (oh oh la petite fille témoin de la mort de sa mère et de sa soeur se vengera-t-elle ? oh oh, et alors Bond le fera lui aussi ?). Craig est toujours assez charismatique mais son jeu très fermé, très "je serre les machoires et je fonce", très "je suis un bloc noir de reseentiment et je ne sourirai pas, non, non", use un peu.

Amalric fait un méchant potable mais notablement sous exploité. Olga Kurylenka a des petits airs de Sophie Marceau jeune, mais son jeu n'a pas la subtilité de celui d'Eva Green.

Enfin là où Casino Royale optait pour un réalisme violent et simpliste, Quantum nous sert de nouveau quelques scènes qui franchissent la limite du crédible (le saut en parachute, le festival de pyrotechnie dans le désert).

Bref pas grand-chose à sauver dans le film, qui en plus manque singulièrement de rythme : vous avez déjà vu Bond rester 10 minutes assis sur une moto sans rien faire ?
 

1e

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