Joker : folie à deux
Quand un film comprend des passages de comédie musicale, et que ces derniers ne fonctionnent pas, alors le sentiment d'un échec total gangrène le film sans rémission possible.
Joker : folie à deux reprend pourtant la plupart des éléments qui m'avaient plu dans le premier opus : l'absence totale d'effets spéciaux, une atmosphère glauque, une sorte de vérisme cru et alambiqué.
Malheureusement, les passages chantés sont ici d'une laideur insigne. Joaquin Phoenix s'avère un piètre chanteur, et ses mimiques surjouées n'aident pas à se montrer indulgent. Lady Gaga joue un rôle sans profondeur, sans charme et sans envergure. Ce n'est pas qu'elle est mauvaise, c'est que son rôle est très mal écrit. Chaque scène de musical est un calvaire.
Le film tourne en rond rapidement, à mi-chemin entre le film de procès insipide et le film de prison inconsistant. On s'ennuie ferme tout du long, et la fin, pompeuse et improbable, pose sur le brouet indigeste du film une cerise empoisonnée.
Todd Phillips sur Christoblog : Very bad trip - 2009 (*) / Joker - 2019 (***)