La nuit du 12
On peut regarder le dernier film de Dominik Moll sous deux angles.
Le premier est l'enquête policière qui décrit la quête longue et infructueuse d'un jeune commissaire, joué avec beaucoup de finesse par l'excellent Bastien Bouillon.
Sous cet angle le film est très réussi. Il est à la fois très réaliste dans sa description du travail ingrat des policiers (la photocopieuse est souvent en panne) et dans sa façon de décrire leur espoir obsessionnel de trouver une réponse à leur question. La psychologie des différents protagonistes est formidablement creusée. Bien sûr, il est difficile de ne pas songer à un Zodiac savoyard.
Le deuxième angle sous lequel on peut envisager le film, c'est sa dénonciation de la violence endémique qu'exercent les hommes envers les femmes, ou que les hommes pensent pouvoir exercer envers les femmes. Il le fait sans vulgarité et avec beaucoup de subtilité, montrant comment ce machisme atavique finit par infuser dans beaucoup d'esprits, y compris des femmes. Dans La nuit du 12, la masculinité est intrinsèquement toxique.
Un des meilleurs films français de l'année.
Dominik Moll sur Chistoblog : Seules les bêtes - 2019 (***)