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Christoblog

Articles avec #billy wilder

La garçonnière

Séance DVD

Dans la riche filmographie de Billy Wilder, La garçonnière marque un point d'inflexion notable : succédant à l'immense succès de Certains l'aiment chaud, c'est à partir de ce film qu'une véritable équipe va se constituer autour du réalisateur pour l'accompagner jusqu'à la fin de sa carrière. IAL Diamond, par exemple, son co-scénariste, ne travaillera plus qu'avec Billy Wilder jus qu'à la fin de sa carrière.

Il faut dire que le film est une réussite artistique sur tous les plans. Les décors d'Alexandre Trauner sont splendides : la fameuse salle de la compagnie d'assurance est une merveille d'ingéniosité, qui contraste magnifiquement avec le cocon intime de l'appartement. La photographie de Joseph LaShelle est magnifique, la direction d'acteur est au top.

La particularité du film est d'être une comédie triste, ou un drame drôle. Il met en scène deux personnages absolument seuls, menacés tous les deux par la dépression, et qui ont un comportement peu reluisant, englués dans l'écheveau des turpitudes de la société américaine des années 50 (volonté de réussir à tout prix, machisme institutionnalisé, superficialité des relations). 

De la rencontre de ces deux âmes solitaires émerge tout doucement une relation qui n'a rien de celle qui égaye les comédies romantiques traditionnelles, comme le montre la dernière réplique de Shirley MacLaine, qui répond à la déclaration d'amour enflammée de Jack Lemmon : "Tais toi et distribue". Pas vraiment romantique.

La garçonnière est un film très maîtrisé, duquel se dégage un fumet de sensations et d'émotions très divers : tristesse larvée, espoir ténu, incommunicabilité généralisée. Il est techniquement proche de la perfection. 

Billy Wilder sur Christoblog : Boulevard du crépuscule - 1950 (**)

 

3e

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Boulevard du crépuscule

Au crédit du film culte de Billy Wilder, de nombreuses qualités : une belle photo, un scénario formidablement décadent, des décors hors du commun, un hommage décalé et nostalgique au cinéma muet du grand Hollywood, des idées de génie pour le casting (Cecil B. DeMille dans son propre rôle, Erich Von Stroheim en valet/mari inquiétant), une ambiance délétère très bien rendue.

Le film peine toutefois à générer l'enthousiasme du spectateur moderne. Le jeu outré (pléonasme !) de Gloria Swanson passe difficilement le test redoutable de l'écoulement du temps. On peine tout simplement à croire que le personnage de Joe puisse succomber à ses charmes artificiels simplement pour de l'argent.

Comme d'un autre côté il est évident que l'amour ne justifie pas non plus son inclination, le ressort principal du film (ce drôle de couple) reste comme inexpliqué, une sorte "d'éléphant dans la pièce".

Partant de ce constat d'incompréhension, on assiste de l'extérieur au déroulement d'un scénario qui ne présente par ailleurs aucune surprise, aucune aspérité, aucune déviation par rapport à son contenu programmatique, qu'on identifie clairement dès le début du film.

C'est très bien fait, mais un peu trop compassé à mes yeux de spectateur de 2020. D'autres films de Billy Wilder ont bien mieux vieilli, comme le très beau La garçonnière.

 

2e

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