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Christoblog

Articles avec #bertrand tavernier

Coup de torchon

Autant le dire tout de suite, je ne partage pas l'enthousiasme collectif autour de ce film de Bertrand Tavernier.

Bien entendu, Coup de torchon n'est pas sans intérêt. La prestation hallucinée de Philippe Noiret restera un de ses rôles les plus forts, mélange parfois irrésistible de bêtise benoîte et de méchanceté candide. 

Au chapitre des incontestables points forts du film, il faut également signaler l'incroyable "génie du lieu", qui permet à Tavernier de proposer ici des décors naturels qui sont aussi importants (voire plus) que les personnages du film. Le scénario, adapté de Jim Thompson, est également très plaisant : tordu, complexe et ample. 

Mes réserves maintenant. Si Noiret est incontestablement bon, je trouve que les autres personnages, réduits à de simples caricatures grimaçantes, nuisent à la densité dramatique du film. Eddy Mitchel, Jean-Pierre Marielle, Guy Marchand, Stéphane Audran sont volontairement dans l'excès et donnent au film, au travers de scènes qui sont elle-mêmes sur-écrites, une connotation de parodie cartoonesque qui dénote avec la prestation de Noiret.

La mise en scène de Tavernier ne me convainc pas non plus dans le film : désordonnée, redondante, parfois maladroite et globalement assez datée. Le montage enfin m'a semblé lâche, et le film un peu long.

Coup de torchon brille par sa noirceur et sa singularité dans le cinéma français : c'est une curiosité qui mérite d'être vue et permet tout de même de passer un bon moment.

 

2e

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Voyage à travers le cinéma français

Difficile, lorsqu'on aime le cinéma, de ne pas être passionné (et ému) lorsque la voix gourmande de Bertrand Tavernier s'élève pour célébrer le septième art.

Loin d'être une oeuvre à caractère encyclopédique, Voyage à travers le cinéma français est surtout une oeuvre autobiographique. Bertrand Tavernier s'y raconte, et y raconte l'histoire d'une cinéphilie, la sienne.

On pourra certes glaner dans le film toute une série d'éléments factuels absolument passionnants (le portrait de Gabin est fascinant), mais la subjectivité extrême des choix réalisés révèle plus la personnalité de l'auteur qu'elle n'établit une hiérarchie des connaissances.

Les monstres sacrés sont parfois sévèrement critiqués pour leur conduite en dehors du cinéma (Renoir n'est pas ménagé par exemple), alors que des quasi inconnus (Jean Sacha ?) apparaissent soudainement dans la lumière. Le film est donc délicieusement discrétionnaire.

Le principal atout de Voyage se situe probablement dans cette vérité : Tavernier raconte sa cinéphilie, et ce faisant, il réveille en chacun de ses spectateurs cinéphiles la flamme qui nous porte inlassablement à nous asseoir dans les salles obscures. C'est à la fois beau, émouvant et instructif.

 

3e

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