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Christoblog

Articles avec #alex lutz

Vortex

Je n'ai rien aimé dans le dernier Gaspar Noé. Au vu de son sujet, le film devrait être dérangeant, oppressant, déstabilisant, mais il est simplement chiant.

Lui (Dario Argento) écrit un livre sur le cinéma, et dit parfois de jolies phrases. Elle (Françoise Lebrun) perd la boule. Alex Lutz est leur fils, ex-drogué. 

Et ? Rien du tout. Vortex ne raconte rien et la seule idée de mise en scène qu'il propose est le split screen, par ailleurs bien mieux utilisé dans Lux Aeterna. Certains diront qu'il n'a pas besoin de raconter puisqu'il montre : les deux acteurs pissent, se lavent, s'habillent, fréquentent les épiceries de quartier, errent dans un logement tellement envahi de souvenirs et de livres qu'il en devient un cauchemar de claustrophobe. Mais cette absence de point de vue lasse vite, après avoir brièvement intrigué.

Il y a dans le film une complaisance benoîte à filmer la décrépitude, bien éloignée de l'exaltation des corps qui sublimait Climax. Le cinéma de Noé est avant tout sensoriel : quand il échoue à faire sentir, il apparaît comme une terrible et cruelle coquille vide.

Gaspar Noé sur Christoblog : Irréversible - 2002 (***) / Enter the void - 2009 (*) / Love - 2015 (*) / Climax - 2019 (****) / Lux Aeterna - 2019 (***)

 

1e

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Convoi exceptionnel

Le dernier film de Bertrand Blier que j'ai vu, Le bruit des glaçons, m'avait agréablement surpris.

Celui-ci est moins bon, plus foutraque et moins corrosif. Le principal intérêt de Convoi exceptionnel réside dans le face à face Depardieu / Clavier : les deux acteurs sont parfaitement dirigés. Les dialogues ciselés et les situations décalées leur permettent d'exploiter toute la palette de leur talent. Je crois que je n'avais vraiment réalisé avant ce film combien Clavier peut être un excellent acteur.

La loufoquerie totale des situations et le lâcher-prise sensible dans le scénario donne un Blier à la fois classique (on y parle cul et mort à la bonne franquette) et un peu différent des autres (la poésie y pointe plusieurs fois son nez).

Les monologues de certains personnages sont de vrais beaux moments de cinéma, celui de Farida Rahouadj est par exemple bouleversant, alors que certaines scènes sont franchement ratées ou insipides. Le film fait ainsi constamment le grand écart entre facilité coupable et paillettes de brio.

La fantaisie d'un jeune homme de 80 ans.

Bertrand Blier sur Christoblog : Le bruit des glaçons - 2010 (***)

 

2e

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Guy

Voici un projet pour le moins étonnant.

Qu'un humoriste choisisse pour sujet de son premier film le portrait sans fard d'un chanteur ringard et vieillissant, c'est déjà curieux. Qu'il décide de l'interpréter lui-même, fardé et grimé, c'est un pari supplémentaire. Qu'il lui donne une forme aussi spécifique que le faux reportage réalisé par un fils naturel ignoré, c'est quasiment, du moins sur le papier, un suicide artistique.

Il faut donc vraiment voir le film pour mesurer à quel point l'exercice d'équilibriste d'Axel Lutz est maîtrîsé. D'un sujet pour le moins rébarbatif (se coltiner la vieillesse d'un chanteur déjà niais quand il était jeune), le réalisateur parvient tout doucement à tirer une leçon de vie qui ne porte pas son nom : le mauvais goût est finalement assez relatif, et la pulsion de vie lui est de toute évidence bien supérieure.

Le spectateur bobo, confortablement engoncé dans ses certitudes (les chansons "d'époque" sont d'une ringardise absolue) se voit à la fin du film presque obligé de reconnaître que la version chantée de Je reviendrai à Montréal est magistrale. Il aura fallu, dans l'espace du film, déployer tout un arsenal de ruses scénaristiques (la scène avec Julien Clerc et Dani) pour y parvenir.

Plus qu'une curiosité, Guy est un délicieux bonbon à la guimauve un peu amère, d'une originalité confondante.

 

3e

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