4h44 Dernier jour sur terre
Les bobos meurent aussi.
Voilà ce qu'on peut déduire du dernier film d'Abel Ferrara, qui nous raconte la dernière journée avant l'apocalypse de Cisco et Skye, bobos installés dans un joli loft du Lower East Side, à New-York.
Elle va passer sa journée à peindre et à faire l'amour (coucou les frères Larrieu !). Lui ne fait rien, discute avec le dalaï-lama qui cause dans le poste, hésite à se remettre à la cocaïne pour ce dernier instant, parle avec des amis sur Skype, observe ses voisins qui mangent des steaks.
Tout cela est inintéressant au possible, et les tentatives de Ferrara pour nous faire ressentir que ces petites choses sont intenses parce ce que sont les dernières, sont désespérément vaines. En réalité, on ne croit pas à ce qu'on voit, c'est aussi simple que ça, et dussions nous y croire, on n'aurait qu'une envie, dire que ces zigotos prétentieux et lourdingues l'ont bien mérité.
Enlacer le livreur de repas vietnamien, really ? Faire une crise de jalousie envers l'ex de son mec, empêchant celui-ci de parler à sa fille ? Se plaindre sur la terrasse des méchants industriels, des experts incompétents ? Allez hop, ces gens-là méritent bien le gros trou dans la couche d'ozone.
Le film parvient à être d'une laideur abyssale lorsque Ferrara nous montre des images absolument immondes et ridicules, en surimpression des visages de ses acteurs. On en vient à souhaiter que tout cela s'arrête en vrai, et c'est ce qui arrive enfin après 1h22 de souffrance, lors Skye prononce ses derniers mots d'une profondeur et d'une originalité que je vous laisse mesurer : "Nous sommes déjà des anges". Pouah...