Watchmen, les gardiens
Je trouve que le film de Zack Snyder n'est pas sans rappeler le cinéma de Christopher Nolan.
Je détaille mon point de vue :
- même caractère bavard (et j'en rajoute dans la voix off, et je multiplie les allers-retours temporels)
- même jouissance enfantine dans la manipulation des joujoux technologiques (il y a des images numériques d'éclatement fragmenté presque similaires dans Watchmen et Inception)
- même surabondance narrative légèrement mégalomaniaque (2h28 pour Inception, 2h42 pour Watchmen)
- même volonté de revisiter les mythes de super-héros (voir The dark night)
- mêmes maladresses dès qu'il s'agit de faire autre chose que développer une esthétique chic et choc, ou que bâtir des cathédrales de spéculations intellectuelles un peu foireuses (les
pleurnicheries de Marion Cotillard dans Inception, une scène de sexe à mourir de rire dans Watchmen)
Le film est long, très long à démarrer. Quand il commence à nous raconter les histoires individuelles de Jon et Rorschach, il devient beaucoup plus intéressant. Il est assez amusant de voir nos
super-héros se débattre avec des problèmes d'humains assez basiques. La frontière entre le bien et le mal est suffisamment floue pour rendre le film plutôt original dans le contexte
américain.
L'ambiance rétro de cette uchronie dans laquelle Nixon fait trois mandats et où les USA gagne la guerre du Viet Nam est assez bien rendue, même si son caractère volontairement très artificiel
peut ne pas plaire. Quelques aspects font se demander si Snyder n'est pas un peu (complètement) réac (les scènes ridicules au Viet-Nam justement, ou l'emploi récurrent du terme "liberals" comme
insulte)
Watchmen se présente donc comme un fourre-tout indigeste, amphigourique, pas inintéressant et dispensable à la fois.
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