The tree of life
La partie centrale de The tree of life, qui nous montre un enfant grandir entre des frères confiants, un père sévère et une mère aimante (magnifique Jessica Chastain) offre probablement les plus beaux moments de cinéma de cette année. Non seulement la virtuosité de Malick y est portée à un suprême niveau, mais on ressens physiquement toute une palette de sensations : la peur, l'émerveillement, la honte, le désespoir, la sensualité, la colère, l'amertume, la cruauté, l'incompréhension, l'éveil des sentiments.
Cette partie est tout simplement éblouissante, parsemée de scènes irréelles (la mère vole en dansant, on la voit dans un cercueil de verre) et d'autres terrifiantes de réalisme (un garçon se
noie, le père licencié erre dans l'usine, quelqu'un fait un malaise au second plan). Si vous étiez prêt à lire un long article (mais vous ne l'êtes pas), je pourrais écrire 3 pages de
commentaires sur toutes les implications scénaristiques, biographiques, esthétiques et psychologiques qui font de cette partie un moment de cinéma qui restera dans la mémoire des cinéphiles.
Cette partie mérite donc 5*.
Malheureusement il y a le reste. A propos de la partie cosmos/dinosaures, je ne suis pas aussi critique que la plupart. J'ai trouvé qu'elle entrait en résonance avec l'histoire de la famille de
multiples manières, oniriques et anecdotiques (les enfants trouvent un os de dinosaure, il écrivent le mot volcan, la rivière est toujours la même). L'instant de la mort de l'enfant peut être vu
à travers le prisme de la création de l'univers comme à la fois insignifiant et primordial. Cette partie aurait pu être plus courte, c'est vrai.
Le premier passage avec Sean Penn m'a bien plu aussi. La vie dans le gratte-ciel est montrée comme dans un rêve, et les souvenirs d'enfance viennent contaminer la réalité d'une superbe
manière.
Pour ma part, ce sont les scènes finales qui m'ont gâché le plaisir : niaisement new age, sans émotions ni inventivité. Le film se termine sur une note vraiment vulgaire et plutôt
désagréable.
Je ne me suis absolument pas ennuyé. Trois personnes sont parties avant la fin et quelques excités ont applaudis à la fin, cela faisait longtemps que je n'avais pas vécu ce double effet en salle,
typique des films cultes. Une expérience de cinéma intense bien qu'imparfaite.
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