Summertime
Alors d'abord, parlons du titre, une fois n'est pas coutume. Traduire le titre original,The
dynamiter, par Summertime, il faut oser. Ceci dit, et pour une fois, il me semble plus logique que le film s'appelle Summertime que The dynamiter. Le film baigne
en effet plus dans une atmosphère évoquant un été sudiste que dans une ambiance explosive.
Robbie a 14 ans. Son père a disparu, sa mère est partie en Californie. Robbie est donc l'homme de la maison, veillant sur sa grand-mère impotente, son chien, et un demi-frère un peu grassouillet. L'ordre des choses est un peu bouleversé quand le frère aîné, Lucas, est de retour. Feignant, beau gosse, et même un peu gigolo, il va à la fois déniaiser son jeune frère et pousser sa patience à bout.
Ce beau film, très typé Sundance, évoque irrésistiblement les plus belles réussites du cinéma US indépendant récent : une sorte de Winter's bone estival, de Bellflower assagi, de Take Shelter naturaliste, de Martha Marcy May Marlene campagnard, de Blue Valentine fraternel. Nous n'allons pas nous plaindre de ce revival américain qui nous offre des films aussi délicatement tramé que Summertime.
Matthew Gordon parvient à distiller une sorte d'optimisme forcené à travers son héros obstinément volontariste, qui oppose aux vicissitudes d'une vie de quasi-orphelin la volonté farouche de (s'en) sortir. Ses relations balbutiantes à l'autre sexe, en contraste avec sa relative maturité, apparaissent comme particulièrement touchantes.
Le film est une ode élégiaque à cet entre-deux âges où l'ado n'est pas encore un homme et déjà plus un enfant.
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dasola 18/07/2012 17:09
Chris 31/08/2012 23:36
Félix 18/07/2012 14:34
Chris 31/08/2012 23:36