Je suis un no man's land
Si certains se contentaient de faire ce qu'il
savent faire (de la télé, des BD, de la musique, diriger des revues de cinéma), cela nous épargnerait la vision de mauvais films qui ne ressemblent à rien comme Mammuth, Gainsbourg,
Rubber et le présent Je suis un no man's land.
Parce qu'on ne s'improvise pas cinéaste.
Ce que n'a pas compris Thierry Jousse, comme ses collègues qui ont commis les longs-métrages ci-dessus, c'est qu'un film ce n'est pas seulement un enchaînement
d'idées qu'il suffit de filmer.
Une fan envahissante, un costume de cosmonaute, des parents émouvants, un pitch surnaturel, une chanson de Katerine, un look seventies, une partie de baby-foot mélangés ne font pas une oeuvre
cinématographique.
Il faudrait un point de vue, une sensualité, une progression, et de vrais choix. A force d'hésiter entre le drame familial, l'ambiance mystérieuse (on songe à la série Le Prisonnier), la comédie sentimentale (avec morceaux chantés), le portrait d'artiste (Philippe Katerine) et le délire foutraque, le film finit par ressembler à une
mayonnaise dont les ingrédients n'ont pas pris.
Une fois que c'est raté, c'est raté. Et même les quelques fulgurances sympathiques, plutôt situées dans la deuxième partie du film, ne réussissent pas à sauver l'ensemble, d'autant plus que la
fin est particulièrement mauvaise.
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