Source code
Duncan Jones s'est fait remarquer par son remarquable premier film Moon, qui, bien qu'imparfait,et non
distribué en salle, possédait une charge poétique non négligeable et un scénario remarquable.
Intégrant brutalement le champ hollywoodien avec Source code, il perd en route ce qui faisait la spécificité de Moon : cette sorte de distance élégante et mystérieuse.
Pourtant le film commence bien. D'abord de très belles vues aérienne de Chicago et d'un train qui fonce à toute allure, puis une scène dans laquelle un homme se réveille dans la peau d'un autre
jusqu'au moment où une bombe explose, 8 minutes après. En réalité, l'homme est quasi-mort et l'armée lui fait vivre tout cela via quelques électrodes judicieusement implantées dans son cerveau,
pour retrouver le terroriste.
Il y a du Matrix là-dedans et un peu d'Inception aussi, le verbiage poseur de Nolan en moins.
Malheureusement le film se dérègle progressivement. L'intérêt de revivre x fois la même séquence pour essayer de trouver le coupable se délite rapidement alors que ce principe (condamné à errer
l'éternité dans les mêmes 8 minutes si on ne parvient pas résoudre le problème !) aurait pu ouvrir sur des vertiges métaphysiques sans fond.
Quant à la fin, elle vire au happy end ridicule et laisse un arrière-goût d'inachevé dans la bouche, même si elle permet d'admirer le magnifique cloud gate d'Anish Kapoor.
Elève Duncan Jones : recalé. Devra se représenter pour un nouvel examen.
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