La solitude des nombres premiers
Quel film étonnant !
Dans un premier temps, je n'ai pas compris grand-chose à ce que je voyais. Le réalisateur tresse l'écheveau d'histoires se déroulant à 3 époques différentes (1984, 1991, 1998) présentées de façon
entrelaçée. Pas facile donc de s'y retrouver, mais au bout de 15 minutes, c'est bon.
Les personnages : Mattia (génie des maths), Alice (boiteuse), Michela (soeur jumelle de Mattia, handicapée), Viola (à la fois copine et bourreau d'Alice).
Le scénario est puissant et je ne peux pas en révéler grand-chose sans courir le risque de vous gâcher le plaisir.
La mise en scène est très variée, riche, foisonnante et parfois même baroque, dans une veine qui n'est pas sans rappeler celle d'Amore, vu l'an passé. L'actrice Alba Rohrwacher,
charismatique, jour d'ailleurs dans les deux films. Mais on s'attache ici encore plus aux personnages qu'à ceux d'Amore. Une dernière partie (située en 2007) nous projette dans l'avenir
avec une rupture de ton assez incroyable, mais assez bien maîtrisée, jusqu'à une dernière scène réussie, ce qui est toujours une gageure pour un film de cette ambition.
Une petite question pour ceux qui vu le film (ou lu le roman) : avez vous compris cette scène où Alice surprend un groupe d'adulte en train de réciter des nombres ? Plus globalement qu'avez vous
compris concernant la mère d'Alice ? Est ce que dans le roman les parents d'Alice apparaissent dans les autres époques que la première ?
Dans ces temps d'uniformité je conseille en tout cas La solitude des nombres premiers, à la fois thriller psychologique à la limite du fantastique
(l'ouverture, le clown) ou du teen movie horrifique (les scènes d'humiliation), et chronique d'un amour contrarié par les différentes altérations de l'esprit (anorexie, auto-mutilation...).
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