Slice
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Encore un film qui n'aura pas connu les écrans français.
Slice commence comme un Seven asiatique : un tueur en série massacre des personnes en apparence sans rapport entre elles, les découpent en morceau, puis
les rangent bien proprement dans une valise rouge après avoir fait de vilaines choses aux parties génitales des dites victimes. Le film commence comme une série B (ou Z) thaïlandaise : mise en
scène azimuthée à côté de laquelle celle de Danny Boyle paraît neurasthénique, couleur rouge saturée au point que j'ai craint que mon écran Bravia commence à dégouliner, jeu approximatif des
acteurs dont les principaux moyens d'expressions semblent être les cheveux décolorés et les tatouages en forme de colonne vertébrale dans le dos.
Bref, je me suis dit à ce moment-là : ai-je vraiment bien fait de claquer 19,99 pour vérifier que Weesarethakul pouvait avoir engendré une sorte d'héritier sous speed errant en cape rouge dans
Bangkok en crucifiant sur des panneaux publicitaire de pauvres innocents ?
J'ai donc pris, défaitiste, un mystère à la noix de coco, coeur chocolat, dans le congélateur, en me disant que ça irait mieux.
Et effectivement : miracle. A partir du moment où j'ai mangé ma glace, le gore disparait et le film prend une toute autre voie : on suit un prisonnier libéré par la police à la recherche du tueur
en série. Les deux protagonistes semblent avoir partagé un passé trouble (et notre prisonnier rêvait de valises rouges avant que le tueur ne les utilisent, bizarre non ?).
Slice emprunte alors des voies buissonnières, utilisant de nombreux flash-back vers une enfance campagnarde, usant certes toujours de procédés de mise en scène s'apparentant à l'avancée d'un
bulldozer, mais titillant notre curiosité, puis - je le dis comme on avoue un plaisir coupable - devenant absolument captivant.
On ne peut évidemment révéler la fin, point d'aboutissement diabolique d'un scénario millimétrique, mais simplement, elle est ENORME.
Voilà un OFNI délectable, mélange de Seven, d'Old Boy, de Mysterious
skin, du style de De Palma et du giallo italien (on pense souvent à Suspiria). Une réussite du film de genre asiatique à ne manquer sous aucun
prétexte pour les amateurs de ce type de sensations fortes.
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