Rabbit hole
Rabbit hole parle du deuil d'un enfant et se heurte à un premier problème : des cinéastes de talent ont traité récemment du même sujet, et avec une autre réussite. Je pense entre autres à Moretti (La chambre du fils), Egoyan (De beaux lendemains), Arnold (Red road), les Dardenne (Le fils).
La succession est donc difficile.
Deuxième problème : l'acteur masculin, Aaron Eckhart. Tablettes de chocolat à la place des abdos, brushing impec, machoire carrée, oeil de cocker battu, il ressemble à s'y méprendre à Ken, le copain de Barbie, l'expressivité en moins. Dire qu'il est nul n'est qu'un pâle reflet de la réalité.
Troisième problème : un scénario convenu, conformiste, américain. Tous les poncifs nous sont donc servis sur le sujet : le tri des jouets, le pétage de plomb au supermarché, la thérapie de groupe genre Alcooliques Anonymes, la tentation d'aller promener la zigounette ailleurs après 8 mois d'abstinence (oh, et puis non, ce serait trop con !), soyons fous, tapons nous un petit joint sur le parking, et à la fin tout le monde se réconcilia autour d'un so american way of life BARBECUE...
Tout cela est tellement sirupeux et insignifiant à la fois - comme du sirop d'érable qu'on aurait oublié au soleil sur une table de pique-nique - qu'on en vient à souhaiter QUE TOUT LE MONDE TUE TOUT LE MONDE, et sur une musique de heavy metal, qui plus est.
Bref.
Celle qui sauve (un peu) le film est Nicole Kidman. Une actrice botoxée que je déteste (elle a épousé le nain scientologue) et que je respecte à la fois (elle l'a quitté). D'habitude, sa façon de jouer cul et bouche serrés m'horripile, mais là, et ça me fait mal de le dire, elle n'est pas trop mal.
C'est elle qui m'empêche de descendre le film complètement et de lui infliger la plus basse note possible.
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