Promised land
Comme beaucoup d'autres l'ont dit, le nouveau film de Gus Van Sant ne ressemble en rien à du Gus Van Sant. Il faut attendre un des derniers plans du film pour voir un homme en train de marcher et filmé au ralenti : c'est dire !
Passé ce préliminaire, et tentant donc de considérer le film uniquement pour ce qu'il est, je dois avouer qu'il m'a paru plutôt agréable.
Loin d'être le pensum anti gaz de shiste qu'on pouvait craindre, Promised land s'avère être un tableau très juste de la campagne américaine, loin des habituels clichés : les habitants n'y sont pas tous nuls, ni tous sympas, ni tous red neck.
L'avancée de l'intrigue est sympathiquement rythmée par la connivence qui règne entre un Matt Damon décidément excellent dans ce type de rôle de mec mal dégrossi, et une Frances McDormand à croquer.
Les enjeux économiques, moraux, écologiques, commerciaux, sont esquissés avec une grande subtilité, et toujours incarnés à travers un personnage, c'est la grande force du film. Si le coup de Trafalgar qui secoue le film m'a agréablement surpris (je mets quiconque au défi de le voir arriver), la toute fin m'a paru assez fade.
Au final, le film est tout de même recommandable. A noter qu'on entend pour la deuxième fois en peu de temps la chanson de Springsteen Dancing in the dark comme marqueur de l'Amérique profonde (après The place beyond the pines).
Gus Van Sant sur Christoblog : 2007 - Paranoid park (**) / 2008 - Harvey Milk (***) / 2011- Restless (****)
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