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Christoblog

Pater

Pater est vendu pour ce qu'il n'est pas.

A lire la presse, il serait un OVNI cinématographique. Comparable à Mulholand drive, d'après Lindon lui-même - excusez du peu. Or, le film est d'une simplicité biblique : au départ Cavalier (le metteur en scène) fait la connaissance de Lindon (l'acteur), puis petit à petit se met en place une fiction dans laquelle Cavalier (président de la république) se heurte à Lindon (premier ministre). Le glissement se fait de façon assez nette et peu ambigüe : c'est une des grosses déceptions du film. Un seul moment est vraiment jouissif dans le domaine de la confusion des genres, c'est la crise de jalousie de Lindon envers son successeur au poste de premier ministre, dans laquelle il attaque l'acteur autant que le personnage.

Les deux acolytes manient le niveau zéro du discours politique, accumulant (à dessein ?) grosses erreurs (les ministres ne sont pas élus) et simplification outrancière (les jeunes veulent du fric). De programme il n'est pas question, la dimension politique du film se résume à une question anecdotique sur le montant du salaire maximum, par rapport au salaire minimum. 

Le bac à sable est équipé fort simplement, il s'agit de ne pas faire riche. Tout est donc pauvre : l'éclairage, les débats, les cravates en laine, le jeu des acteurs. D'ailleurs, Lindon ne réussit jamais à entrer complètement dans son rôle. En de nombreuses occasions, il reste coi, fixement d'un oeil bonasse Cavalier faire son show, ne sachant visiblement pas quelle attitude adopterait un premier ministre en de telles circonstances (le bar, la visite chez le boulanger, la conversation à trois entre les portes).

C'est donc finalement à un caprice d'enfant qu'on assiste, Alain Cavalier cabotinant devant sa propre caméra, mêlant la psychanalyse de comptoir au bricolage d'atelier cinéma, niveau CM2.

Je ne comprend vraiment pas ce qu'une partie de la critique trouve au film, si ce n'est de considérer que la mise en abyme cheap devient trendy pourvu qu'elle soit arrosée de grands crus, indépendamment de l'angélisme de son propos et de l'approximation de sa confection.

1e

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H
plutôt bien vuj'ai la même sensation que toi sur bien des points du film et me sens troublée face au grand nombre de critiques très positives. Où sont les idées du film ? Je ne me suis raccrochée à rien. Les critiques viennent ils donc tous d'un milieu auquel il faudrait aussi appartenir pour entrer dans cette grande private joke ?
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N
Je suis tout de suite rentré dedans. J'ai marché à fond, j'ai trouvé certaines scènes excellentes (quand Lindon raconte ses problèmes d'ascenseur par exemple). Et la dimension politique est loin d'être sous-exploitée.
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G
Oui, il y a quelques séquences d'ennui (très vite rattrapées), mais quel plaisir, c'est de la jouissance verbale, c'est un jeu enfantin mais plein de charme! Et je me suis énormément amusé! Quelle audace! Mon film du mois!
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P
Je comprends que tu ne sois pas entré dans le jeu. Moi je me suis assez amusé malgré quelque ennui de-ci de-là...
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