Où va la nuit
Pour leurs retrouvailles après Séraphine, le réalisateur Martin Provost et
Yolande Moreau nous offrent une oeuvre tout en retenue, sorte de polar en mode mineur, ou de chronique familiale désabusée - et nordiste (le film se passe en Belgique ). L'ombre des Dardenne
survole le film.
Une femme assassine son mari. Et elle a bien raison. Le salopard, brute patibulaire qui la frappait, buvait, et terrorisait son fils, ne méritait pas autre chose. Sans compter qu'il tue une jeune
fille dans un accident de la route.
Le policier en charge de l'assassinat de ce monstre ordinaire aimerait bien laisser tomber, comme beaucoup d'autres personnages du film (Vincent, la logeuse). Seul le fils n'admet pas le geste de
sa mère.
Martin Provost fait décrire à son film des arabesques élégantes, enveloppées d'une sorte d'onctuosité sèche qui rend Où va la nuit tout à fait
intéressant. Il faut souligner la maîtrise du réalisateur pour créer les ambiances et son don pour les élégants mouvements de caméra.
D'habitude Yolande Moreau me donne l'impression de jouer toujours le même rôle (le sien), et en vérité, c'est encore le cas. Mais pour une fois, cela ne me dérange pas.
Le film a un peu de mal à se conclure, mais à part ça, il est tout à fait recommandable.
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