Mirage de la vie
Une plage bondée de Coney Island.
Deux femmes, l'une blanche, l'autre noire, perdent leur fille dans la foule. Elles sont seules toutes les deux. Leur fille sont curieusement aussi blanche de peau l'une que l'autre. L'une est
blonde, l'autre brune. Les filles sympathisent. Un homme les photographie. La femme noire est sans domicile, elle propose à la femme blonde, qui se rêve en vedette de théâtre, de se mettre à son
service.
Le temps passe, les filles grandissent ensemble, la femme blonde va réaliser son rêve...
Le titre original du film : Imitation of life, est l'un des plus beau de l'histoire du cinéma, et résume bien son propos. Bien que racontée sur un mode totalement réaliste, l'histoire
semble mystérieusement artificielle, comme si elle recouvrait imparfaitement un sens caché, comme si un monstre invisible rôdait dans les belles maisons et derrière les visages trop lisses et
trop bien éclairés. Cet aspect du film, qui le rend tendu et revêtu de couleurs changeantes comme la surface d'une bulle de savon, fait irrésistiblement penser à Hitchcock.
La vie de Lora Meredith est elle plus qu'un mirage, elle qui rate et l'amour de sa fille, et celle d'un homme ? Celle du personnage de John Gavin, impossiblement impassible n'est elle pas qu'un paravent parfait, et que
cache t'il ? Qui est vraiment Annie Johnson, pour annoncer aussi brutalement à sa maîtresse et meilleure amie de qui sa fille est amoureuse ? Par quelle sorte de démon Sarah Jane est elle habitée
pour danser aussi gauchement ?
Mirage de la vie est donc plus, ou autre chose, qu'un splendide mélodrame : une sorte de labyrinthe fait de miroirs (de nombreuses scènes primordiales du film en contiennent d'ailleurs),
dans lequel le spectateur est guidé presque malgré lui, ne connaissant jamais exactement la vraie nature de qu'il voit : le sens de la vie, ou son imitation.
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