La grotte des rêves perdus
Je voudrais commencer par m'adresser à mes ancêtres d'il y a 32 000 ans qui ont peint les chefs-d'oeuvre que montre le film : la frise des chevaux et le panneau des lions, en particulier. Je voudrais leur dire (et je pense tout spécialement à celui qui a un petit doigt tordu, et qui s'amusait à imprimer une trace de sa main sur un gros rocher) que leur travail m'a absolument sidéré, et que je leur donne un millier d'étoiles : ...
Penser à eux m'emplit d'une sorte de nostalgie liquide, je m'enfonce dans des rêveries qui aboutissent toujours à la même conclusion : nous avons réalisé si peu de progrès depuis trente siècles. Je pense par exemple à un rhinocéros figuré avec plusieurs pattes, en mouvement, comme une préfiguration du cinéma.
Bon, enfin, on n'est pas là pour parler préhistoire, mais cinéma. Notre ami Werner Herzog sabote totalement son sujet en hésitant dans son choix de point de vue. Parfois grandiloquent, toujours égocentrique, et dérapant de temps en temps vers le n'importe quoi (il y a des crocodiles albinos de centrales nucléaires), il ne convainc pas du tout. C'est plat, sans intérêt (autre que celui de son sujet) et parfois même pataud.
On aurait aimé plus d'apports scientifiques et/ou plus d'émotions partagées. Au lieu de quoi, Herzog nous impose sa vision auto-centrée, à tel point que lui et son équipe figurent sur toutes les photos du film sur internet.
En bref, économisez 5 à 7 euros : faites un tour sur le beau site officiel de la grotte Chauvet.
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