L'art d'aimer
L'art d'aimer est constitué de petites histoires qui ne se connectent que de façon très artificielle.
Ces petites histoires font entendre une musique bien particulière, qui est celle de Mouret : un couple éprouve ses sentiments en tentant un adultère croisé, une femme mûre souhaite céder à ses désirs et en informe son mari, un jeune homme meurt avant d'avoir connu le véritable amour, une jeune femme propose à une amie de coucher avec son mari ("je suis pour le partage des richesses"), etc.
Le hic, c'est que cette fois-ci, la petite musique sonne un peu faux. Cela est probablement en partie dû à la structure bancale du film, mais aussi à la prestation des acteurs/actrices, qui surjouent tous et toutes de façon notable.
Un casting pourtant trois étoiles dont personne ne sort indemne, et surtout pas Frédérique Bel, qui tourne ici pour la troisième fois avec Mouret, pour son plus mauvais rôle. Le souci vient peut-être aussi du fait que ce film n'est ni caustique, ni profond, contrairement à beaucoup d'autres films de Mouret qui sont soit l'un, soit l'autre.
Du coup, le caractère un peu ampoulé des dialogues (renforcé par la voix off de Toron) fait plus penser à une parodie de Rohmer qu'à la verve casanovienne à laquelle Mouret nous a habitué.
La dernière histoire est la seule à intéresser vaguement, grâce au jeu de Judith Godrèche sur le mode très bourgeois qui faisait le sel de Un baiser s'il vous plait. Malheureusement sa résolution convenue en forme de happy end ne la rend pas plus sauvable que le reste.
Le marivaudage est donc un peu insipide pour cette fois.
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