Che (l'Argentin)
Avec Mesrine, puis Guevara, le biopic devient dyptique.
On espère que cela ne deviendra pas une habitude visant à doubler les recettes tout en délayant le propos.
Car autant le film de Richer était comme un TGV fonçant vers son point de fuite (connu dès les premières images) autant celui de Soderbergh est un tortillard qui tourne en rond sans qu'on sache
exactement d'où il part et où il se dirige.
Les entrelacements d'époques, particulièrement confus au début du film, sont à ce titre exemplaires : leur sens profond reste caché. Toute la campagne cubaine du Che est montrée sans âme, sans
envergure.
La mise en scène est paresseuse, la narration approximative, le montage paraît avoir été fait sur un coin de table. Les scènes sensées être spectaculaires (des exécutions, des viols, des
trahisons, des combats) sont filmées sans conviction, sans relief.
Finalement c'est comme si toute l'énergie de Soderbergh et de Del Toro s'était épuisé avant que le film commence, dans le travail qu'ils ont du réaliser pour convaincre les studios du bien fondé
de leur projet.
Le résultat est bizarrement plat et sans émotion.
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