Juno
La publicité compare abusivement Juno à Little Miss Sunshine.
Ce dernier était plus drôle, plus déjanté, plus sombre et plus critique vis à vis de la société américaine que Juno. Les grands frères de Juno seraient plutôt les frères Farrelly, même si ces derniers sont beaucoup plus pipi caca et corrosifs.
Juno, elle, est vraiment craquante. Du haut de ses 16 ans, mal fringuée, toujours affublée de la même queue de cheval, elle marche comme un mec et a la langue bien pendue. Elle évolue au milieu
de mondes décrits assez subtilement : celui petit bourgeois de son père et de sa belle mère, et celui bobo de la famille adoptant son futur bébé. Pratiquant allégrement l'auto-dérision, Juno
séduit tout le monde par sa candeur crue et rapeuse sans jamais être obscène, et sa volonté de fer. Elle ne craquera qu'une fois, au bord de la route, alors qu'un train passe, dans une très jolie
scène.
Un vrai vent de fraicheur souffle sur ce film à mille lieues de la comédie américaine formatée, qui confirme le talent tout à fait particulier de Jason Reitman, déjà remarqué pour Thank you for smoking.
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