Le jour de la bête
J'ai vu hier l'étonnant film culte d'Alex de la Iglesia, le réalisateur d'Action mutante.
Le jour de la bête est généralement présenté comme un film d'horreur / épouvante, alors qu'il est à l'évidence une comédie loufoque et une satyre sociale.
Un prêtre foldingue croit avoir décrypté l'Apocalypse, et en avoir déduit la date (le 25 décembre 1995) et le lieu (Madrid) de la naissance de l'Antéchrist. Le soir du 24 il cherche donc à rentrer en contact par tous les moyens nécessaires avec le Diable. Dans ses pérégrinations burlesques et violentes, il croise un présentateur de télévision qui va être amené à croire en son histoire, un fan de death metal et une vierge dont il faudra tirer quelques centilitres de sang.
Le film se déroule intégralement en nocturne dans une ambiance de After hours sous acide.
L'art du réalisateur consiste à nous faire osciller durant tout le film entre deux positions : croire en la réalité de la prévision, ou pas. Et de ce point de vue, le film est très réussi, puisqu'on passe alternativement d'une position à l'autre au moins 3 ou 4 fois. L'atmosphère de violence libérée et un peu zarbi est également très agréable, rappelant celle de Tarantino, ou des Coen d'Arizona junior, mâtinée de couleurs à la Almodovar. A propos de ce dernier, il est amusant de constater que les fameuses tours Kio jouent un rôle essentiel dans ce film, comme dans En chair et en os, vu il y a 2 jours.
Le film ne se prive pas de démonter la télé trash au passage, et tisse une métaphore entre groupe d'extrême droite et satanisme. Le tout est étonnant, mérite d'être vu, même si certains aspects esthétiques (liés principalement aux effets spéciaux et aux extérieurs) ont assez mal vieillis.
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