Gianni et les femmes
Gianni a la soixantaine bien tassée. Il est à la retraite, n'a jamais vraiment réussi dans la vie et ne remplit pas
les canons du mâle séducteur italien. Il se laisse même bouffer par les femmes de sa vie : sa mère tyrannique, son épouse active et absente, sa fille au fort caractère. En ressent-il de la
tristesse ou de l'amertume ? Peut-être un peu.
Quand son ami avocat lui explique qu'à son âge tout le monde a une maîtresse, et qu'il se met en tête de rompre son train-train quotidien pour en trouver une ... les ennuis commencent.
Gianni di Grogorio se met en scène dans la suite de son film précédent, Le déjeuner du 15 août, qui avait marqué ses débuts de réalisateur à 59 ans
! Il campe son personnage d'homme en prise au temps qui passe et à la dégradation de sa propre image avec une décontraction distante et un peu anxieuse, qui en fait une sorte de Woody Allen
italien.
Mais si l'américain est obsédé par le sexe, Gianni semble mener sa recherche un peu à contre-coeur, et s'il est attiré par quelque chose, c'est probablement plus par l'amour, ou tout au moins par
le fait de "ne plus être transparent", comme il le dit dans la belle scène du bar.
Le film, malgré son ton touchant et ses anecdotes assez bien amenées, ne parvient pourtant pas à nous entraîner totalement, semblant suspendu au bord de la réussite, contemplant ce qu'il aurait
pu être si les gags éclataient vraiment, si le rythme était un poil plus assuré, les clichés un peu moins convenus. Il fait partie de ces films qu'on aurait aimé aimer, et dont on a du mal à dire
du mal.
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