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Christoblog

Gazette du Festival des 3 continents 2013

http://fr.web.img5.acsta.net/r_160_240/b_1_d6d6d6/pictures/210/544/21054428_20131031170113166.jpg19 novembre

Excellente ouverture, hier soir au Grand T. Après les discours des officiels toujours un peu compassés (les communicants qui les écrivent ont vraiment du mal à éviter d'y placer une citation de Godard, piquée au hasard sur Google), on a pu apprécier la grande culture cinématographique du boss, Jérôme Baron, ainsi que son sens de l'humour.

Alors que la concurrence du foot était dure, la salle était bourrée à craquer pour assister à la projection du délicieux The lunchbox (4/5), de Ritesh Batra. Le film, qui avait séduit à Cannes, où il était présenté à la Semaine de la Critique, est assez exceptionnel de maîtrise. Tour à tour amusant et touchant, servi par d'excellents acteurs, c'est une franche réussite sur laquelle je reviendrai lors de sa sortie en décembre.

 

http://fr.web.img1.acsta.net/r_160_240/b_1_d6d6d6/pictures/210/387/21038748_2013091111493073.jpg20 novembre

Deuxième soirée au Festival avec Leçons d'harmonie (4/5), film kazakh de Emir Baigazin, présenté en compétition à Berlin cette année.

Si le film n'évite pas totalement les défauts du film d'auteur d'Asie Centrale (une certaine complaisance pour le jeu d'acteur hiératique, une obsession pour le plan fixe qui traine en longueur), il faut lui reconnaître une belle densité et une faculté à nous surprendre par ses développements.

La photographie est somptueuse, et l'immersion dans un collège kazakh lambda tout à fait dépaysante. Le film n'a pas encore de date de sortie.

 

21 novembre

Ce soir, excursion improbable dans le cinéma chinois des années 30, comme seul le F3C peut le permettre. L'arrivée du printemps parmi les hommes (1/5) (1937) est un mélo joyeux, si on peut dire, et un peu simpliste. Il montre comment la joie et le rire, incarnés dans un jeune homme insouciant, peut dérider une jeune fille battue, avant que la guerre n'emporte cette joie de vivre. Le film vaut pour la modernité de certains mouvements de caméra, par l'originalité du jeu des acteurs et par son étonnante proximité avec le cinéma occidental (Griffith, le néo-réalisme). Malheureusement, le déplorable état de la copie (bande-son inaudible, rayures et griffures, variation brusque de la luminosité) empêche de goûter pleinement cette plongée de 80 ans dans le passé chinois.

Je suis tout de même impressionné (comme toujours en pareil cas) par l'étendue des continents cinématographiques qui restent à découvrir dans l'espace-temps de l'histoire du cinéma mondial.

 

http://fr.web.img2.acsta.net/r_160_240/b_1_d6d6d6/pictures/210/068/21006802_20131028172153901.jpg22 novembre

Présentation en avant-première d'un documentaire très intéressant qui sort mercredi prochain, L'escale (3/5). Le réalisateur, Kaveh Bakhtiari, est suisse d'origine iranienne. Lorsqu'il apprend que son cousin iranien est en prison en Grèce, il le rejoint et partage le quotidien de sept iraniens sans papier en transit à Athènes, tentant de rejoindre l'Europe occidentale. Je reviendrai dans les jours qui viennent sur ce beau film, qui était présenté à la Quinzaine cette année.

Dans la foulée, j'assiste à la projection en compétition de El mudo (2/5),des frères Daniel et Diego Vega, dont j'avais apprécié le premier film Octubre. Ce deuxième film dessine le portrait d'un juge très raide qui devient muet suite à un coup de feu. Le mutisme du héros et la nonchalance du synopsis rendent le film un peu ennuyeux, bien que la mise en scène soit remarquable, et le ton original. El mudo était en compétition à Locarno cet été.

 

23 novembre

Salle comble au Katorza pour A la folie (5/5), documentaire fleuve de 3 heures et 48 minutes, tourné quasi intégralement à l'intérieur d'un hôpital psychiatrique du Yunan. Une fois de plus Wang Bing revient à Nantes, qui l'a découvert il y a bien longtemps avec A l'ouest des rails. Le film est une nouvelle fois absolument magnifique. 

Un chef d'oeuvre, qui semble littéralement dresser une cartographie intime de l'âme humaine. Après un tel film, impossible d'aller voir autre chose, ce sera donc un samedi soir à la maison.

 

24 novembre

Pour mon dernier jour au Festival, le très prolifique (et alcoolisé ?) Hong Sang-Soo nous invite à goûter sa petite musique dans son dernier opus Sunhi (4/5). Le film peut être qualifié d'"essence de Hong Sang-Soo" tellement il concentre de traits caractéristiques de son oeuvre dans un film qui semble vraiment être une épure. C'est délicieux, et plus le film avance, plus sa complexité délicate et recherchée se révèle. Du HSS minimaliste et essentiel.

 

25 novembre

Le Palmarès est tombé hier soir :
Montgolfière d'or pour Au revoir l'été de Koji Fukada
Montgolfière d'argent pour 'Til madness do us part de Wang Bing
Prix du public pour Bending the rules de Behnam Behzadi

A l'année prochaine !

 

Commenter cet article

P
"Les défauts du film d'auteur d'Asie centrale"... Ce film n'est pas dépaysant, mais juste magnifique. Sa construction, la précision de son cadre, le jeu du comédien, tout en fait une complète leçon<br /> d'harmonie.
Répondre
C
<br /> <br /> Oui je suis un spécialiste du film d'auteur d'Asie Centrale comme tu pourras lire dans mon blog à propos de : Tulpan, L'autre rive, Le mariage de Tuya, Le chant des mers du sud, et d'autres que<br /> j'oublie.<br /> <br /> <br /> <br />