Le gamin au vélo
Cyril à presque 12 ans. Son père l'abandonne dans un centre spécialisé. C'est un enfant très difficile jusqu'au jour où il croise le chemin de Samantha, qui le prend en affection.
A partir de cette trame épurée, les frérots belges tissent leur toile habituelle, à partir d'ingrédients bien connus.
D'abord des acteurs remarquables. Comment Cécile de France pouvait elle être si mauvaise dans le calamiteux Au-delà et si bonne ici ? Pataude et élégante à la fois, avec une pointe d'accent belge, véritable roc d'énergie positive, elle est magnifique. Le jeune Thomas Doret, en truite indisciplinée qui file entre les doigts des éducateurs spécialisés, est très convaincant lui aussi. Et quelle émotion de revoir Jérémie Renier en père indigne, lui qui fut découvert adolescent par les réalisateurs voici 15 ans dans La promesse.
Ensuite une mise en scène irréprochable, avec une caméra très proche des acteurs, qui semble capter la moindre émotion. Et puis un élément qui m'a particulièrement marqué dans ce film, c'est l'extrême qualité du montage et le rythme très enlevé du film, ce qui n'est pas toujours le point fort des Dardenne.
Enfin un scénario qui semble exacerber les tensions entre personnages, puis les décomprimer brutalement à travers une résolution inattendue, avant de les retendre avec encore plus de violence qu'avant. Remarquable, jusqu'au dénouement final, fort étonnant.
Si ce n'était une certaine impression de déjà vu et quelques points de détails (les virgules musicales qui ne collent pas vraiment à la sobriété du film, quelques scènes un peu plus faibles que les autres - comme celles impliquant le copain de Samantha), le film serait tout proche de la note maximale.
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