Flandres
Voilà un film dans lequel on a beaucoup de mal à entrer, et ... duquel on sort difficilement.
Cela commence dans le Nord, dans les Flandres. Les hommes, les femmes, les moeurs sont rudes. Demester est amoureux de Barbe, qui est amoureuse de plusieurs garçons. Tout cela est filmé d'une façon très abrupte, les dialogues sont parfois difficilement audibles, les rapports sexuels expéditifs et les sentiments à peine esquissés. Les Dardenne, en comparaison, semblent tourner des comédies tellement Flandres est dur, froid, triste.
Puis les quelques jeunes hommes que l'on vient de suivre partent en guerre dans une métaphore de pays désertique et semble-t-il plutôt arabe (l'Algérie, le Moyen Orient...). Il vivent là des expériences déjà montrées dans d'autres films (tuer des innocents, violer des femmes, perdre des amis au combat, être perdus, avoir peur, voir des hommes torturés...) comme Full Metal Jacket, par exemple. Dumont filme ces parties un peu maladroitement, même si certaines scènes sont très efficaces, abordées absolument frontalement, avec la volonté manifeste d'éviter toute fioriture.
Le film alterne alors des scènes de guerre dans le désert et des scènes dans les Flandres autour de la très belle actrice Adelaïde Leroux, trouvant dans cette alternance un équilibre fragile, intriguant et finalement assez séduisant. Il y a dans la façon de filmer de Dumont un petit quelque chose qui rappelle Terrence Malick.
Flandres n'est pas un film à regarder pour se remonter le moral un dimanche après-midi pluvieux de novembre (sauf avant une pendaison programmée, peut-être), mais c'est un film qui peut difficilement laisser indifférent. Grand Prix du jury, Cannes 2006.
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