Une femme coréenne
Attention chef d'oeuvre.
Je ne m'attendais pas à grand-chose en visionnant ce film de Im Sang-soo. Allait-il ressembler à la meilleure veine de ce réalisateur (le très beau Vieux jardin) ou à celle, baroque, que j'aime moins (The housemaid, The president's last bang) ?
Réponse : au Vieux jardin, en mieux encore.
Impossible de raconter l'intrigue sans en déflorer les rebondissements principaux : sachez seulement qu'on suivra les destinées d'un avocat, de sa femme qui ne trouve plus sexuellement son compte dans leur relation, d'un jeune lycéen amoureuse de cette dernière, du père de ce dernier, de la maîtresse de l'avocat qui jouit en se frottant sur le dos de ces partenaires, de la mère de l'avocat qui trompe son père et connait son premier orgasme à 60 ans, de son père qui meurt sous nos yeux dans des circonstances effroyables (à la Pialat, ceux qui verront le film comprendront), de l'enfant adopté de l'avocat et de sa femme, d'un pauvre bougre qui conduit ivre son scooter, etc.
Bref le film est un drame à l'ancienne, comme les italiens savaient si bien en faire dans les années 60/70, qui mêle avec brio tous les genres : comédie, érotisme, tragédie, chronique sociale et politique. Film somme (et pourtant seulement le troisième de Im Sang-soo, et son premier vraiment connu en Europe), Une femme coréenne est un bijou que je vous conseille fortement : scénario en béton, mise en scène souveraine, et les acteurs sont splendides et d'une rare sensualité (l'acteur et l'actrice principaux jouent également dans The housemaid).
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