Excalibur
Cet article est le premier d'une série
concernant la légende du Roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde, qui comprendra des billets traitant de Sacré Graal des Monty Python, ainsi que de notre série nationale
Kaamelott.
Le film, culte en 1981, a plutôt bien vieilli.
Evidemment, après l'avènement des effets numériques et les combats dantesques du Seigneur des Anneaux par exemple, les échauffourées d'Excalibur semblent timides, et même
parfois assez factices. De même les effets un peu gore, oeil arraché, bras coupé, (impressionnants à l'époque) font plutôt sourire aujourd'hui.
Mais la puissance du film est ailleurs : elle est dans ce mélange shakespearien d'humour (Merlin), de poésie (Lancelot), et de destin individuels contés sur la durée (Arthur, Perceval).
En y pensant, quel film du XXIème siècle prend le pari d'un scénario aussi universel, d'une telle ampleur, brassant autant de sentiments élevés (l'amour, la trahison, l'amitié, la fidélité) et de concepts difficiles (Dieu, les raisons de vivre, le mal) ? Je n'en vois pas.
Le film tient également la route grâce à une interprétation magistrale, très britannique, Nicol Williamson (Merlin) et Nigel Terry (Arthur) en tête, tous deux habitués du théâtre classique. La
musique (Wagner, et l'air célèbre des Carmina Burana) joue bien son rôle de madeleine de Proust pour ceux qui ont vu le film dans les années 80.
Le film est devenu kitsch par bien des aspects, comme les reflets vert vif répandu par Excalibur, mais reste étonamment pertinent par d'autres : cette dureté froide qui émanent de
certaines scènes comme l'assassinat de Urien par Merdred par exemple.
En tout cas, on ne s'ennuie pas une seconde en revoyant ce film, qui donne envie de se replonger dans la filmographie de John Boorman.
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