Dark shadows
Burton fait du Burton.
Il prend ses acteurs fétiches (Johnny Depp, Helena Bonham Carter) et leur fait faire les mimiques habituelles. Depp reprend donc sans efforts une partie de sa composition du Chapelier Fou dans le désastreux Alice. Le reste est à l'avenant, dans un registre qui flirte constamment avec l'auto-citation : gargouilles en carton pâte, fantômes transparents, plans de coupe sur les vagues déchaînées, enfance brisée et incomprise, filtres colorés, etc.
Le ton du film a la prétention d'être léger, il ne parvient qu'à être inconsistant.
Le contraste entre le XVIIIème siècle et les années 70 aurait pu être beaucoup plus habilement développé qu'il ne l'est ici, réduit tristement à des clichés et à un concert ....d'Alice Cooper (!?!).
Le scénario est flasque et personne n'y prêtera attention probablement. On vient maintenant dans les films de Burton un peu comme on visite la maison hantée de la fête du village : on ne sait pas trop pourquoi on y va (rire, avoir peur ?), on trouve ça de plus en plus kitsch en vieillissant, on est toujours déçu, mais on y retourne.
Le plus triste est le manque d'imagination qui semble avoir atteint Burton : aucune fulgurance, aucun éclat brillant d'imagination. La scène - très physique - d'amour entre Barnabas et Angélique n'exploite qu'une idée, en la répétant une vingtaine de fois. C'en est presque pitoyable.
Au final j'ai eu l'impression de voir un long clip paresseux. A éviter donc, même si une seule raison peut (peut-être) justifier de voir le film : les robes d'Eva Green (et surtout la rouge).
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