Damages (Saison 1)
Damages constitue une sorte de parangon de la série moderne. Déstructurée, bien jouée, réalisée avec une qualité cinéma, esthétiquement chic, manipulant le spectateur avec des rebondissements spectaculaires.
Le procédé est habile : on commence par nous montrer la fin (une jeune fille sort en sang d'un immeuble, rentre chez elle, et trouve son petit ami assassiné) pour ensuite parcourir chronologiquement les évènements qui précèdent, pendant 13 épisodes.
La série use (et parfois abuse) d'un montage complexe qui alterne des scènes se déroulant juste avant et juste après la découverte macabre montrée en ouverture (scènes filmées dans une sorte de sépia granuleux) et des scènes du passé, filmées normalement. Le principe nécessite une attention particulière, pas question de s'assoupir quelques minutes sous peine d'être perdu.
La série se déroule dans le monde des cabinets d'avocat, autour d'une seule affaire, mais ne comprend aucune scène de tribunal. Du point de vue scénario, Damages rappelle un peu les films tortueux de David Mamet : on ne sait jamais vraiment qui fait quoi, qui est l'allié de qui et les rebondissements sont nombreux, au point de nous embrouiller jusqu'à la fin, voire au-delà.
Ces procédés sont tous un peu too much, mais le show tient la route grâce à un casting impeccable. Glenn Close impératrice, égale à son image. Rose Byrne, la jeune héroïne, a la fraicheur et la pêche de Jennifer Garner dans Alias. Zeljko Ivanek joue un avocat fragile et taciturne avec une force impressionnante et Ted Danson est convaincant en chef d'entreprise à la fois enfantin et violent.
La saison 1 se termine par une ouverture très intéressante. L'éclairage sur chacun des 2 personnages principaux change radicalement à l'issue de ce final, et pousse incontestablement à découvrir la saison 2.
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