Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

La conquête

Saïda Jawad & Florence Pernel. Emilie de la Hosseraye / Mandarin Cinema - Gaumont 2011Dès le pré-générique, le film annonce son échec : "Bien qu'inspiré par des faits réels.... le film est ... une fiction".


Par cette formulation négative on comprend tout de suite ce que le film ne va pas être. Il ne va pas être un documentaire où on apprend beaucoup de choses (en ce qui me concerne, l'élément le plus saillant est le goût de Sarko pour le chocolat). Il ne va pas avoir la rigueur sèche et éprouvante des grands docus à la Depardon, mais plutôt la mollesse sage et paresseuse d'un téléfilm.

Par la faute d'un respect pour la vérité qu'on peine à comprendre le film ne sera pas non plus un portrait à charge, ni une ode sanguinaire consacrée à l'obsession du pouvoir, ni un film décrivant les sombres rouages politiques comme le cinéma italien des années 70 savait si bien le faire. Il ne sera pas non plus une comédie (il y aurait pourtant de quoi), ni un mélo romantique (pareil !).

La conquête est donc un non-film.

Les comédiens auraient pu le sauver, mais ils imitent leur personnage de façon outrancière (Podalydès, Le Coq en Chirac) et la copie est toujours moins savoureuse que l'original quand elle est trop sage. Seule Florence Pernel en Cécilia parvient à mettre une once de crédibilité dans son rôle.

Au final le film rend presque sympathique son personnage principal (enfant hyperactif trop gâté mais avec un bon fond), faisant apparaître Chirac comme un gros nul. Et c'est finalement de Villepin qui en prend pour son grade.

Inutile, potentiellement dangereux, La conquête peut être évité avec profit.

 

1e

Commenter cet article

T
IL ne me serait pas venu à l'idée d'aller voir ce film !
Répondre
J
"Potentiellement dangereux" je ne vois pas trop en quoi... ? Mais "inutile" je suis parfaitement d'accord.<br /> Je ne serai pour autant pas aussi critique que toi vis à vis des acteurs : la caricature est assumée, 'La Conquête' est plus de l'ordre de la farce que de la biographie réaliste je trouve (bien que la réalité ne soit pas loin)... Et c'est en ça que je trouve le film assez juste dans ses intentions. Il n'est pas question de rabaisser ou d'élever Sarkozy en quoi que ce soit, simplement de brosser le portrait d'une politique hypocrite.<br /> Après, ma conclusion ne change en rien : je n'en vois pas trop l'intérêt.
Répondre
H
En fait, pour que le film puisse vous plaire, il aurait fallu qu'il tire tous azimuts sur Nicolas Sarkozy ?!
Répondre
B
Même dès la première minutes avec l'effet refroidi par la fiction.... qui aurait pu être aussi un solgan sarkosiste, car j'ai eu le sentiment d'une ode au maître de l'Elysée. Et plus j'y repense, et plus je me dit que c'était nul et que je me suis fais avoir.
Répondre
M
Je n'ai pas trouvé également que le film fasse particulièrement le jeu de Sarkozy, il y a quand même pas mal de passages qui desservent le personnage. Et puis on n'est pas chez les Guignols, pas au Canard, on n'est pas dans la critique pure, ça se veut plus réaliste, plus 'humain", avec ce que cela comporte de défauts, on est d'accord (manque de mordant, d'étincelles, de vrais rires).
Répondre