La conquête
Dès le pré-générique, le film annonce son échec : "Bien qu'inspiré par des faits réels.... le film est ... une fiction".
Par cette formulation négative on comprend tout de suite ce que le film ne va pas être. Il ne va pas être un documentaire où on apprend beaucoup de choses (en ce qui me concerne, l'élément le
plus saillant est le goût de Sarko pour le chocolat). Il ne va pas avoir la rigueur sèche et éprouvante des grands docus à la Depardon, mais plutôt la mollesse sage et paresseuse d'un
téléfilm.
Par la faute d'un respect pour la vérité qu'on peine à comprendre le film ne sera pas non plus un portrait à charge, ni une ode sanguinaire consacrée à l'obsession du pouvoir, ni un film
décrivant les sombres rouages politiques comme le cinéma italien des années 70 savait si bien le faire. Il ne sera pas non plus une comédie (il y aurait pourtant de quoi), ni un mélo romantique
(pareil !).
La conquête est donc un non-film.
Les comédiens auraient pu le sauver, mais ils imitent leur personnage de façon outrancière (Podalydès, Le Coq en Chirac) et la copie est toujours moins savoureuse que l'original quand elle est
trop sage. Seule Florence Pernel en Cécilia parvient à mettre une once de crédibilité dans son rôle.
Au final le film rend presque sympathique son personnage principal (enfant hyperactif trop gâté mais avec un bon fond), faisant apparaître Chirac comme un gros nul. Et c'est finalement de
Villepin qui en prend pour son grade.
Inutile, potentiellement dangereux, La conquête peut être évité avec profit.
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