Carte postale de Mendoza (Argentine)
Par Felix
Je suis expatrié pour un an à Mendoza en Argentine et ce depuis le mois de juillet dernier. Ici, comme ailleurs, c'est toujours un peu l'affrontement entre petites salles arts & essais et gros multiplexes qui se joue. Et clairement, le rapport de force est à l'avantage des seconds. Les petites salles sont biens rares et assez peu prisées des familles argentines qui ont pris l'habitude de se rendre dans les centres commerciaux pour voir "una pelicula".
Je ne me suis rendu que deux fois dans ces grands complexes et j'avoue que ce n'est pourtant pas l'envie qui me manque d'aller plus souvent au cinéma ! Non, c'est juste que bien souvent, la programmation est un peu pourrave, et ne m'offre que des nanars hollywoodiens que je ne daignerais même pas voir en France. Les productions américaines constituent en effet les trois quarts de la programmation des salles argentines, le reste étant réservé à quelques films argentins ou au reste du monde, parfois, rarement, presque jamais même …
Ceci étant, concernant les films français projetés en Argentine, j'ai tout de même eu quelques surprises. « Des hommes et des dieux », « Potiche » ou « Le nom des gens » sont passés dans les salles sous des noms en espagnol plus ou moins fidèles : « De dioses y de hombres », « Mujeres al poder » ou « El significado del amor ». Je vous laisse donc deviner quels films se cachent derrière « Rompecorazones », « Yo maté a mi mama » ou « Mis tardes con Margueurite ». Et sinon, les deux films que j'ai pu voir ici sont « Crazy, Stupid, Love » et « Contagion ».
J'ai bien aimé le premier et les argentins aussi d'ailleurs. Pour le second (ok, je crâne un peu vu qu'il n'est pas sorti en France), j'avoue avoir été un peu déçu. Je m'attendais à un truc qui en mette plein les yeux, qui détonne un peu et au final, Soderbergh filme un peu tout en mode tranquille-pépère, rien ne m'a surpris dans la mise en scène, tout est bien comme il faut et toujours un peu trop souligné. Tout est filmé en plan serré, en plongée/contre-plongée alors que j'attendais un truc plus époustouflant, plus large, plus haletant … plus quoi ! On ne sait jamais où il veut en venir et finalement ne nous sert ni plus ni moins que des séquences dignes d'une compilation de JT de 20H pendant la grippe H1N1. Le scénario part dans tous les sens et du coup, on voit tout le monde et personne à l'écran : les trois actrices oscarisées sont vraiment là pour la par ade et Jude Law est vraiment là parce qu'il est BG (tiens mais c'est quoi ces dents du bonheur qu'il a d'ailleurs?) Matt Damon a quant à lui le même rôle que dans « Au-delà » et c'est finalement Lawrence Fishburne qui s'en sort le mieux dans l'affaire, tout comme Jennifer Elhe qui ressemble à s'y méprendre à Meryl Streep et qui est aussi présente à l'écran que Cotillard et Paltrow réunies ! Le film n'est pas nullissime non plus et quelques scènes valent le détour, mais c'est bien trop déja-vu et un peu trop propret pour être réellement digne d'intérêt ! Hâte de voir les critiques du Festival d'automne ² s'étriper (ou pas) dessus !
Pour finir, le prix des places assez élevé pour les argentins (compter 45 pesos minimum soit plus de 7€) les incite à acheter des copies de DVD piratées que l'on trouve (très) facilement dans les rues, dans les bus ou sur les marchés. Toutes les nouveautés y sont et j'ai même pu voir « Melancholia » qui n'était pas distribué ici après les propos de Lars Von Trier à Cannes (quel film d'ailleurs !). Mon loueur de DVD préféré ne loue donc pas de vraies copies mais des exemplaires gravés, pas vraiment légal quoi. Mais bon, vu que je reste ici jusqu'en juillet et que je ne compte absolument pas me passer des dernières nouveautés, je ferme les yeux sur cette petite infraction et je regarde quelques comédies ou drame US et français dispos.
Voir aussi : New York, Tarbes. Si vous voulez écrire vous aussi une carte postale cinéphile, écrivez-moi.
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